Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le tri des déchets biodégradables à la source est généralisé : tous les citoyens doivent trier leurs déchets organiques chez eux. Alors, comment s’y prendre ? Est-ce que le compostage domestique devient obligatoire ? Comment sont valorisés nos déchets biodégradables ? Dans cet article, la bellenergie vous aide justement à faire le tri dans tout ce qui se dit à ce sujet.
Tri des biodéchets obligatoire à partir du 1ᵉʳ janvier 2024 : que dit la loi ?
Impulsée par une directive européenne, la loi du 10 février 2020 contre le gaspillage et pour l’économie circulaire instaure une nouvelle pratique pour réduire notre empreinte carbone : depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, le tri à la source des déchets biodégradables est généralisé. Cette obligation légale concerne toutes les entreprises, les collectivités et les particuliers (en logement individuel ou en copropriété).
L’objectif ?
Faire en sorte que ces déchets provenant de la terre y retournent, en évitant leur incinération ou leur mise en décharge. Et ainsi, limiter la quantité de déchets à gérer sur le plan national.
Est-ce que le compost va devenir obligatoire ?
Non, contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là, la loi ne vous oblige pas à faire du compostage domestique. Vous devez simplement disposer d’une solution pratique qui vous permet de trier vos biodéchets alimentaires chez vous. Le compostage n’est donc pas obligatoire, mais il s’agit effectivement d’une technique de valorisation de vos déchets organiques.
Comment trier ses biodéchets à partir de 2024 ?
Concrètement, ce nouveau tri à la source consiste à déposer vos biodéchets, non pas dans votre poubelle d’ordure ménagère classique, mais dans un récipient dédié. Idéalement, choisissez une petite boîte hermétique ou une poubelle dotée d’un couvercle.
Voici une liste non exhaustive de tout ce que vous devez désormais mettre dans votre “bio-seau” (c’est le petit nom que vous pouvez donner à votre récipient) :
- Vos restes alimentaires ;
- Les épluchures de fruits et légumes ;
- Le marc de café ;
- Le thé en vrac ;
- Les coquilles d’œufs ;
- Les coquilles de fruits secs…
Jusqu’alors, ces déchets biodégradables constituaient un tiers du contenu de votre poubelle ménagère. En tout, cela représentait 83 kg de déchets par habitant et par an. Et c’est dommage, car il ne s’agit pas que de simples détritus. Spoiler : leur potentiel est immense.
Comment s’organise la collecte des déchets organiques après le tri ?
Avoir un contenant facilitant le tri sélectif des biodéchets dans sa maison ou son appartement, d’accord, mais qu’en fait-on après ? Pour se mettre en conformité avec cette nouvelle obligation légale, votre collectivité locale doit vous proposer une solution de collecte.
- La collecte en porte-à-porte : votre collectivité locale peut vous fournir une nouvelle poubelle de tri destinée à accueillir vos biodéchets. Comme pour le recyclage des déchets déjà mis en place avec les poubelles jaunes ou vertes, le contenu de cette poubelle prévue pour les déchets organiques est collecté par un camion-benne spécifique.
- Les points d’apport volontaire : comme ils existent actuellement pour le verre et les déchets recyclables, les points d’apport volontaire peuvent désormais intégrer une borne réservée aux déchets organiques. Après votre dépose, ils sont récupérés par un camion dédié.
- Le composteur partagé : mis en place dans certains quartiers ou au pied des immeubles, les composteurs partagés vous permettent de déposer vos déchets biodégradables à proximité de chez vous.
- Le composteur individuel : il est aussi possible de traiter ses déchets organiques à domicile pour faire son propre compost. Ici, le compostage peut s’effectuer en tas, via un bac à compostage ou un lombricomposteur.
Puisqu’elles sont chargées de la gestion des déchets, les collectivités locales sont libres de définir l’organisation qui leur convient le mieux. Les méthodes varient d’un endroit à l’autre et peuvent être mixées : votre mairie doit vous informer sur les dispositifs disponibles pour vous.
Comment faire du compost ?
Vous souhaitez savoir ce qu’il faut mettre dans votre bac à compost ? En plus de vos épluchures et vos restes de fruits et légumes, vous pouvez déposer du papier, du carton ou des feuilles mortes, par exemple. L’équilibre entre les apports d’azote (issus des biodéchets) et de carbone (provenant des déchets bruns) est essentiel : cela permet de faciliter le processus de compostage.
Quelles sont les méthodes de valorisation des déchets organiques après le tri ?
Après leur tri et leur collecte, vos déchets biodégradables sont principalement valorisés grâce à deux méthodes : la méthanisation et le compostage.
La méthanisation
Réalisée dans un digesteur, la méthanisation consiste à priver d’oxygène les déchets organiques. Ce processus permet d’obtenir deux produits : un digestat (c’est-à-dire des résidus de déchets), qui peut être épandu sur les sols, ainsi qu’un biogaz, qui peut être :
- Injecté dans le réseau de distribution du gaz (biométhane) ;
- Utilisé comme carburant pour les véhicules (bioGNV) ;
- Destiné à la cogénération (à savoir une production simultanée d’électricité et de chaleur) ;
- Employé comme combustible pour des applications industrielles.
Le compostage
Grâce à un autre type de processus de fermentation, les biodéchets peuvent aussi être transformés en compost. La matière organique décomposée permet d’enrichir la terre en éléments nutritifs. Avec un composteur partagé, le compost peut servir à alimenter les jardins partagés ou les espaces verts locaux. À l’échelle individuelle, vous pouvez utiliser votre compost dans votre jardin ou pour vos plantes d’intérieur.
Quels sont les bénéfices environnementaux du tri des déchets organiques ?
De manière générale, les avantages du recyclage des déchets sont nombreux. Désormais, votre tri sélectif de biodéchets présente de nouveaux bénéfices pour l’environnement. Elle permet, par exemple, de :
- Produire un gaz d’origine renouvelable, présentant les mêmes caractéristiques que le gaz naturel (utilisable pour le chauffage, la cuisson…), mais qui émet 5 à 10 fois moins de gaz à effet de serre.
- Fournir un “engrais” organique aux agriculteurs et aux gestionnaires d’espaces verts, ce qui permet de lutter contre l’appauvrissement des sols.
- Réduire le bilan carbone du secteur des déchets, en limitant le stockage et l’incinération de déchets pouvant être valorisés pour de nombreux usages.
Le tri et la valorisation des déchets organiques aide à éviter 800 000 tonnes de gaz à effet de serre. Alors, aucun doute, on s’y met tous ensemble : ce petit geste à des effets bénéfiques gigantesques pour la planète.
Sources Ademe – Service Public