Les 4 principales stratégies pour encourager les transports durables en ville
Le secteur des transports est celui qui émet le plus de gaz à effet de serre. Il représente près du tiers de nos émissions nationales. C’est colossal. La bonne nouvelle, c’est qu’on a de quoi faire ! Les villes notamment, qui sont également confrontées à des problématiques de pollution de l’air, offrent un immense potentiel pour développer les mobilités douces et ainsi miser sur le transport durable. Retrouvez ci-dessous les 4 principales stratégies misent à l’œuvre pour décarboner les transports en ville.
1 – Développer les transports en commun pour un avenir durable
Plus les transports en commun sont nombreux et accessibles, plus on laisse sa voiture au garage. C’est mathématique. La plupart des villes l’ont bien compris et redoublent d’efforts pour moderniser et agrandir leur réseau. Aujourd’hui, cette stratégie ne consiste pas seulement à ajouter de nouvelles lignes. Il s’agît plutôt d’optimiser l’existant, de l’adapter aux flux, de faire du « porte à porte » et d’améliorer l’interconnexion entre les différents modes de transports.
Un exemple concret : le Pass Gratuité à Montpellier
Depuis fin 2023, Montpellier Méditerranée Métropole s’est distinguée en adoptant une politique de transport particulièrement ambitieuse : ses habitants peuvent utiliser gratuitement les transports en commun. Cette mesure, unique à l’échelle d’une grande métropole européenne, vise à encourager les déplacements décarbonés et à réduire l’usage de la voiture individuelle.
En complément, le Pass Gratuité permet aux résidents de stationner sans frais pendant 24 heures dans l’un des neuf parkings relais P+Tram, puis de poursuivre leur trajet en tramway, facilitant ainsi l’intermodalité au quotidien.
2 – Accompagner l’explosion de la pratique du vélo
L’épidémie de COVID-19 a donné un grand coup d’accélérateur à la pratique du vélo. À Paris, elle a augmenté de 71% entre 2019 et 2022. À l’échelle nationale, elle a bondi de près de 40% en milieu urbain sur la même période (chiffres Vélo & Territoires). Pour accompagner cette révolution, le gouvernement prévoit d’atteindre les 100 000 km de pistes cyclables d’ici 2030. Pour les villes, il s’agît aussi d’améliorer le stationnement et la complémentarité avec les transports publics.
Exemple concret : Grenoble, un territoire largement équipé pour le stationnement vélo
À Grenoble, la politique cyclable a pris une ampleur considérable. La métropole dispose aujourd’hui de plus de 30 000 emplacements pour garer les vélos, répartis entre arceaux dans les rues et solutions de stationnement fermées.
On compte environ 15 000 arceaux installés dans les rues, soit l’équivalent de 30 000 places disponibles en libre accès. À cela s’ajoutent plus de 2 000 places couvertes et fermées.
Le territoire complète cette offre par 13 parkings automobiles couverts accueillant des espaces dédiés aux vélos, près de 1 000 places supplémentaires, avec parfois des casiers pour équipements ou batteries.
Grâce à cette densité exceptionnelle d’infrastructures, Grenoble reste en 2025 l’une des villes françaises les mieux équipées pour le stationnement vélo, confirmant son statut de référence nationale pour les mobilités actives.
3 – Favoriser le covoiturage
Le Plan national covoiturage, présenté en décembre 2022, fixe comme objectif d’atteindre 3 millions de trajets quotidiens en covoiturage d’ici 2027, contre environ 900 000 au lancement.
Pour y parvenir, l’État mobilise un budget d’environ 150 millions d’euros par an pour la période 2023-2027 et met en œuvre 14 mesures concrètes.
Malgré ces efforts, la pratique reste modeste : en 2023, la part du covoiturage dans les trajets domicile-travail est estimée à seulement 3% et de nombreux freins demeurent.
Au niveau territorial, les collectivités sont invitées à développer des solutions locales : plateformes de mise en relation, lignes de covoiturage fixes, voies réservées ou aires de covoiturage aux abords des zones d’activité ou d’échanges.
Un exemple concret : COVOIT’ICI, un service de covoiturage sans réservation
Initialement lancé par un consortium regroupant plusieurs collectivités locales du Vexin et opéré par la société Ecov, COVOIT’ICI entend révolutionner le covoiturage de proximité. Son principe est simple : proposer un service similaire à celui d’une ligne bus, avec des lignes de covoiturage et des stations pour covoiturer sans réservation, en tant que conducteur ou passager.
Résultat : Après le succès du service dans le Vexin, COVOIT’ICI a fait des petits un peu partout en France.
4 – Réduire la demande !
Le kilomètre le moins émetteur de GES (Gaz à Effet de Serre) est encore celui qu’on ne fait pas. Au-delà du développement de solutions de transports plus durables, on doit inciter les populations urbaines à moins se déplacer. Cela passe notamment par la revitalisation des centres-villes et la création d’espaces verts. L’encouragement au télétravail et le développement de la logistique du dernier kilomètre sont également au cœur de cette stratégie.
Un exemple concret : le réaménagement du site parisien des Halles
Installé au-dessus de la 2e plus grande gare souterraine d’Europe, ce projet pharaonique, qui a coûté près d’un milliard d’euros, a permis de renforcer l’attractivité du centre parisien. Au même endroit, cohabitent désormais des magasins, des bureaux, des espaces culturels, des jardins, une crèche et des aires de jeu pour les enfants.
Résultat : le réaménagement des Halles permet aujourd’hui d’offrir aux gens de passage comme aux habitants du quartier de nombreux services et un cadre de vie plus agréable.
5 – Vous pouvez réduire encore l’empreinte carbone de vos déplacements en souscrivant une offre d’électricité verte
Vous êtes propriétaire d’un véhicule électrique et vous participez au développement des mobilités douces. Mais savez-vous d’où provient l’électricité qui permet de recharger sa batterie ? En souscrivant une offre d’électricité verte avec la bellenergie, vous bénéficiez d’une énergie 100% renouvelable à un prix plus bas que celui des tarifs réglementés.
Que vous habitiez Marseille, Nice, Paris, Lyon ou bien d’autres villes en France, il vous suffit de quelques clics pour choisir une électricité réellement plus propre et ainsi réduire votre impact carbone. Un geste simple, aux belles conséquences.
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