La retraite, un nouveau rythme et de nouvelles habitudes énergétiques
La retraite marque le début d’une nouvelle vie. Le rythme change, les journées s’organisent différemment, et l’on passe souvent davantage de temps chez soi. Ce temps retrouvé est précieux, mais il entraîne aussi de nouveaux usages du logement… et parfois, une légère hausse de la consommation d’électricité.
Être plus souvent à la maison : une consommation qui évolue naturellement
Passer ses journées chez soi implique d’utiliser plus souvent le chauffage, l’éclairage, les appareils électroménagers et la télévision. Ces gestes du quotidien semblent anodins, mais ils peuvent peu à peu faire grimper la facture d’énergie.
Sans s’en rendre compte, la maison fonctionne plus longtemps. Le chauffe-eau tourne davantage et les lumières restent allumées plus souvent. Le confort thermique devient donc essentiel, surtout en hiver.
Identifier les postes qui consomment le plus
Pour garder la maîtrise, il est utile de repérer les appareils les plus énergivores. Le chauffage représente souvent la part la plus importante de la dépense, suivi par l’eau chaude sanitaire et l’électroménager.
Observer sa consommation grâce au compteur Linky, à ses factures passées ou sur son espace client la bellenergie permet de mieux comprendre où part l’énergie. Ce regard attentif est souvent le point de départ d’une consommation plus raisonnée.
Faire le point avant d’agir : bilan énergétique de votre maison
Même à la retraite, avant de chercher à économiser, il faut savoir d’où vient sa consommation. Comme pour un bilan de santé, un bilan énergétique de votre logement permet de faire le point, de repérer les faiblesses et d’identifier les gestes ou travaux les plus efficaces.
Connaître sa consommation réelle
Le compteur Linky enregistre votre consommation d’électricité et transmet ces données à Enedis. Elles sont collectées une fois par jour et disponibles dès le lendemain.
Ces informations vous permettent de suivre votre consommation et de repérer les moments où elle est la plus élevée, par exemple avec le chauffage, l’eau chaude ou les appareils ménagers.
Comparer vos factures passées aide aussi à identifier les périodes de forte consommation, souvent en hiver, et à adapter vos habitudes en conséquence.
La belle astuce
Si votre fournisseur propose une application mobile, comme c’est le cas de la bellenergie, pensez à y jeter un œil régulièrement.
Le diagnostic de performance énergétique (DPE)
Si votre logement date un peu, un diagnostic de performance énergétique (DPE) peut s’avérer très utile. Réalisé par un professionnel certifié, il évalue la performance énergétique du bâtiment (isolation, chauffage, ventilation, production d’eau chaude, etc.).
Il vous attribue une étiquette énergie allant de A (très économe) à G (très énergivore), accompagnée de conseils concrets pour améliorer vos performances.
Ce diagnostic est obligatoire lors d’une vente ou d’une location, mais il peut être réalisé volontairement pour mieux cibler vos priorités de rénovation.

Les outils en ligne : simples et gratuits
Inutile d’attendre un audit énergétique complet pour repérer les principales sources de gaspillage d’énergie dans votre logement. Aujourd’hui, plusieurs simulateurs en ligne gratuits permettent d’obtenir une première estimation fiable des déperditions de chaleur et de découvrir des pistes concrètes pour réduire vos dépenses.
Parmi eux, le simulateur “Déperdition de Chaleur”, soutenu par l’ADEME, est un outil simple et précis, gratuit et accessible à tous.
Pour un particulier, ce type de calcul permet de mieux comprendre les priorités d’action : faut-il d’abord isoler ? Changer les fenêtres ? Ou revoir son système de chauffage ?
C’est une première étape avant d’engager des travaux ou de demander un audit énergétique complet.
Repérer les signes d’un logement énergivore
Certains indicateurs ne trompent pas :
- Des courants d’air le long des fenêtres ou sous les portes ;
- Des murs froids ou une sensation de “pièce jamais vraiment chaude” ;
- Un chauffage qui tourne sans effet visible ;
- Des factures en hausse sans changement d’habitude.
Ces signaux méritent d’être pris au sérieux : ils traduisent souvent une isolation insuffisante ou un système de chauffage vieillissant.
Les postes « à fort levier » : isolation, chauffage, eau chaude
À la retraite, le confort du foyer prend encore plus d’importance : on y passe davantage de temps, on y lit, on y cuisine, on y reçoit. Mais plus de présence à la maison peut aussi rimer avec plus de consommation. C’est pourquoi, en agissant sur 3 leviers majeurs : l’isolation, le chauffage et l’eau chaude, il est possible de réduire nettement ses dépenses d’énergie, en gardant la même qualité de vie.
L’isolation : combles, murs, fenêtres, portes
Avant de changer de système de chauffage ou d’investir dans un nouvel équipement, il y a un réflexe essentiel : empêcher la chaleur de s’échapper. Une bonne isolation, c’est la base d’un logement confortable et économe.
Mais par où commencer ? Le toit, les murs, les fenêtres ? Pour aider à hiérarchiser les actions à mener, l’ADEME a étudié la répartition des déperditions de chaleur dans les maisons anciennes, notamment celles construites avant 1975, souvent peu isolées. Résultat :
- Environ 25 à 30% des pertes passent par la toiture ;
- 20 à 25% par les murs ;
- 20 à 25% liés à l’air renouvelé et aux fuites (infiltrations, ventilation mal réglée) ;
- 10 à 15% par les ouvertures (fenêtres) ;
- 7 à 10% par les planchers bas ;
- et 5 à 10% dus aux ponts thermiques, ces zones où la chaleur “fuit” entre deux matériaux mal isolés.
Ces ordres de grandeur donnent un bon point de départ pour prioriser les travaux.
Optimiser le chauffage : température, réglage, entretien
Le chauffage constitue souvent le poste le plus lourd dans les consommations d’un logement : selon l’ADEME, 66% des dépenses énergétiques d’un foyer sont attribuables au chauffage. Dans des logements très mal isolés ou équipés de systèmes inefficaces, cette proportion peut encore grimper.
À ce niveau, chaque degré compte :
- 19°C dans les pièces à vivre, 17°C dans les chambres : ce sont les températures de confort recommandées par l’ADEME ;
- Baisser d’un seul degré permet d’économiser environ 7% sur la consommation de chauffage, soit plus de 100€ par an pour une facture moyenne de 1 500€.
Mais le vrai levier d’économie, c’est la régulation : un thermostat programmable ajuste automatiquement la température selon vos horaires de présence ou d’absence, évitant les gaspillages inutiles.
Enfin, si votre système de chauffage est ancien, l’entretien régulier ou le remplacement par un équipement performant peut réduire votre consommation d’énergie de manière significative.

Maîtriser l’eau chaude pour faire des économies
L’eau chaude, c’est essentiel pour le confort au quotidien, mais elle peut vite peser sur le budget. Dans un foyer, elle représente environ 35% de la consommation d’eau et plus de 12% de l’énergie utilisée. Voici quelques informations à prendre en compte pour rester serein et ne pas voir vos dépenses s’envoler :
- Le chauffe-eau réglé entre 55 et 60 °C permet de disposer d’eau suffisamment chaude sans augmenter inutilement la consommation d’énergie ;
- L’isolation du ballon et des tuyaux, notamment si le chauffe-eau se trouve dans une pièce froide, contribue à conserver la chaleur plus longtemps et donc à réduire les pertes ;
- Les pommeaux de douche économiques équipés de réducteurs de débit ou de mousseurs permettent, selon l’ADEME, de réduire la consommation d’eau de 30 à 50% sans perte de confort ni de pression, ce qui diminue également l’énergie nécessaire pour chauffer l’eau ;
- Il est recommandé de privilégier des douches rapides, qui utilisent entre 35 et 60 litres d’eau, contre 150 à 200 litres pour un bain, soit environ 3 fois moins d’eau chaude consommée.
Les écogestes du quotidien qui changent tout
La retraite, c’est souvent l’occasion de ralentir le rythme, mais pas la bonne habitude de faire attention à ce qu’on consomme ! Passer davantage de temps à la maison peut faire grimper les factures d’électricité sans qu’on s’en aperçoive. Heureusement, il existe une multitude de solutions pour alléger sa consommation quotidienne. Découvrez-en quelques-unes dès à présent.
Éteindre les veilles et débrancher les chargeurs
Même quand ils ne sont pas utilisés, certains appareils (téléviseur, box internet, chargeurs, etc.) continuent de consommer de l’électricité. Selon l’ADEME, ces consommations en veille peuvent représenter jusqu’à 10% (voire 15% dans des logements très équipés) de la facture d’électricité annuelle.
Un réflexe à adopter : éteindre les appareils complètement et utiliser des multiprises à interrupteur pour couper l’alimentation d’un seul geste. C’est simple, rapide, et efficace.
Profiter de la lumière naturelle
Les journées passées à la maison sont l’occasion d’ouvrir grand les volets !
La lumière naturelle éclaire gratuitement et contribue à réchauffer les pièces, surtout en hiver.
Placez votre coin lecture ou votre table à proximité d’une fenêtre, et réservez l’éclairage artificiel pour la fin de journée.
En parallèle, privilégiez les ampoules LED, moins énergivores et au rendement durable. Avec une durée de vie estimée entre 25 000 et 50 000 heures selon les modèles. Cela représente plusieurs décennies d’usage domestique, soit environ 50 fois plus qu’une ampoule à incandescence classique.
Adapter le fonctionnement des appareils
Certains gestes simples peuvent faire la différence :
- Le linge se lave très bien à 30°C : contrairement à une idée reçue, les lessives actuelles sont efficaces dès 30°C, voire 20°C pour certaines. Cela permet de préserver les textiles tout en réduisant la facture énergétique ;
- Les programmes “éco” des lave-linge ou lave-vaisselle allongent un peu la durée du cycle, mais ils consomment moins d’eau et d’électricité ;
- Certains équipements, comme le chauffe-eau ou le lave-linge, se programment facilement pour fonctionner pendant les heures creuses, lorsque le tarif de l’électricité est plus bas. Ce petit automatisme aide à optimiser la consommation sans y penser.
Ces habitudes, faciles à mettre en place, finissent par peser positivement sur la facture : plusieurs dizaines d’euros peuvent être économisées chaque mois.
Sécher à l’air libre
Le sèche-linge est pratique, mais c’est aussi l’un des appareils les plus énergivores du foyer.
Dès que possible, préférez le séchage à l’air libre, dans une pièce bien ventilée ou à l’extérieur.
En hiver, un étendoir près d’un radiateur (sans le coller) permet de sécher plus vite sans surconsommer.
En résumé : éteindre, débrancher, programmer, adapter… Ces écogestes, parfois considérés comme des détails, deviennent vite des réflexes. En les adoptant, on gagne en maîtrise, en tranquillité d’esprit, et on contribue, à son échelle pour soi, pour son budget et pour la planète.
Investir pour demain : énergies renouvelables et rénovation raisonnée
Et si la retraite était aussi l’occasion d’investir dans un logement plus économe et plus durable ? Produire sa propre électricité ou améliorer l’efficacité énergétique de sa maison, ce sont des choix qui peuvent réduire vos factures et valoriser votre bien.
Produire une partie de son électricité grâce aux panneaux photovoltaïques
Installer des panneaux solaires photovoltaïques permet de transformer la lumière du soleil en électricité. Vous consommez ce que vous produisez, c’est ce qu’on appelle l’autoconsommation, et vous pouvez même revendre le surplus au réseau, générant ainsi un complément de revenus.
De nombreux retraités franchissent le pas. Ils y voient un moyen concret de maîtriser leur budget énergétique tout en contribuant à la transition écologique. Une installation solaire en autoconsommation permet de couvrir une partie des besoins électriques du foyer. En général, cela représente entre 20 et 50%, selon l’adéquation entre la production et la consommation d’énergie du logement.
L’intérêt est double :
- Réduire les factures à long terme ;
- Et se protéger des hausses de prix de l’électricité.

Moderniser son chauffage : confort et économies
Pour baisser sa consommation de chauffage, plusieurs solutions performantes existent aujourd’hui :
- La pompe à chaleur : elle capte les calories présentes dans l’air, le sol ou l’eau pour chauffer le logement. Elle consomme peu et peut diviser la facture de chauffage par deux ;
- Le poêle à bois ou à granulés : pratique, économique et agréable à vivre, il offre une chaleur douce et renouvelable ;
- La chaudière à condensation : reste une solution de chauffage efficace pour les logements équipés d’un circuit central. Elle assure à la fois le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, tout en consommant jusqu’à 30% de gaz en moins qu’un modèle classique, grâce à un principe simple : elle récupère la chaleur contenue dans les fumées de combustion pour la réinjecter dans le circuit de chauffage.
Ces équipements modernes demandent un investissement initial, mais ils sont vite rentabilisés grâce aux économies réalisées et aux aides financières disponibles.
Consommer ce qu’on produit, quand on le produit
L’avenir, c’est une énergie plus locale, plus maîtrisée et plus sobre. En investissant dans des équipements renouvelables, l’objectif n’est pas seulement de produire, mais aussi de consommer intelligemment :
- Programmer les appareils pendant les heures d’ensoleillement si vous avez des panneaux photovoltaïques ;
- Adapter vos usages selon vos besoins réels ;
- Surveiller régulièrement vos consommations via l’espace client de votre fournisseur d’électricité.
C’est cette autonomie progressive, alliée à des écogestes quotidiens, qui permet de réduire durablement les factures tout en préservant la planète.
Les aides et dispositifs utiles aux retraités
Quand on souhaite améliorer le confort de son logement ou réduire ses factures d’électricité, les aides financières peuvent faire toute la différence. Que ce soit pour changer un équipement, isoler une maison ou installer un système plus économe, plusieurs dispositifs existent et sont accessibles aux retraités.
Leur objectif ? Alléger le coût des travaux et encourager chacun à s’engager dans la transition énergétique, à son rythme.
Le chèque énergie : une aide pour alléger la facture d’électricité
Distribué chaque année, le chèque énergie est une aide nationale attribuée sous conditions de ressources. Il permet de payer les factures d’électricité, de gaz, de fioul, de bois, ou encore certaines redevances de chauffage en logement-foyer (EHPA, EHPAD, ESLD, USLD, etc.).
Son attribution se fait automatiquement, sans aucune démarche : si votre revenu fiscal de référence est inférieur à un certain seuil, vous le recevez directement par courrier.
Bon à savoir
Lors de votre première déclaration de chèque énergie sur la plateforme officielle, vous pouvez choisir la pré-affectation automatique, ainsi dès l’année suivante et pour celles à venir, votre chèque sera directement déduit de votre facture la bellenergie, sans action de votre part. Pratique, et surtout, plus de risque d’oubli !
Les aides des caisses de retraite : un coup de pouce peu connu
Si vous êtes retraité et que vous souhaitez améliorer le confort et la performance énergétique de votre logement, votre caisse de retraite peut vous donner un vrai coup de pouce. Ces dispositifs s’adressent principalement aux retraités du régime général, retraité de l’État ou pensionné civil.
Les aides visent avant tout à améliorer votre qualité de vie et à réduire vos dépenses d’énergie. Elles couvrent une large palette de travaux, notamment les travaux de prévention de la perte d’autonomie, d’adaptation au vieillissement ou de lutte contre la précarité énergétique (isolation thermique par exemple).
Le montant dépend de vos ressources, du type de travaux réalisés et du budget disponible dans votre caisse au moment de la demande. En moyenne, l’aide peut atteindre jusqu’à 3 500€. Pour la solliciter, il suffit de contacter votre caisse de retraite. Vous pouvez aussi consulter son site Internet afin d’obtenir le formulaire de demande.
Le prêt à l’amélioration de l’habitat (PAH)
Vous souhaitez isoler un peu mieux votre logement, changer votre chauffage ou simplement adapter votre maison à vos besoins d’aujourd’hui ?
La CAF (ou la MSA pour le régime agricole) peut vous accorder un prêt à l’amélioration de l’habitat (PAH) à taux très bas pour financer vos travaux.