Qu’est-ce que le mix énergétique ?
Quand on parle d’énergie, on pense souvent à l’électricité qui alimente nos appareils. Mais derrière chaque kilowattheure consommé se cache un mélange complexe de sources d’énergie primaire façonné par l’histoire, les ressources naturelles et les choix politiques d’un pays.
Ce mélange, c’est ce qu’on appelle le mix énergétique, ou bouquet énergétique. Il représente la part de chaque source d’énergie primaire utilisée pour répondre à l’ensemble des besoins d’un territoire : électricité, chauffage, transport, industrie, etc.
Une définition simple, mais un enjeu crucial
Le mix énergétique désigne la répartition des différentes sources d’énergie primaires utilisées sur un territoire pour répondre à tous les usages : production d’électricité, chauffage, transport ou encore fonctionnement des industries. Ces sources peuvent être d’origine :
- Fossile : pétrole, charbon, gaz naturel ;
- Fissile : principalement le nucléaire via l’uranium ;
- Renouvelable : éolien, solaire, hydraulique, biomasse.
Chacune a ses avantages, ses inconvénients et surtout, un impact environnemental différent. C’est pourquoi le mix énergétique est au cœur des politiques climatiques et énergétiques.
Un mix qui change selon les pays… et les priorités
Le mix énergétique n’est pas figé. Il varie d’un pays à l’autre, et même d’une année à l’autre, en fonction de nombreux facteurs :
- Les ressources disponibles localement (soleil, vent, uranium, gisements fossiles, etc) ;
- La demande énergétique : plus ou moins élevée selon les saisons, le développement économique, ou encore la population ;
- Les stratégies politiques : certains États misent sur le tout-renouvelable, d’autres sur le nucléaire ou continuent de dépendre largement des énergies fossiles.
Pourquoi le mix énergétique est-il si important ?
Un mix bien équilibré, c’est la clé de la sécurité énergétique. Si une filière est en crise – par exemple une baisse de production de gaz ou un incident nucléaire – les autres prennent le relais. C’est aussi un levier stratégique pour réduire notre empreinte carbone : plus une part importante du mix est renouvelable, moins il émet de gaz à effet de serre lors de son utilisation.
C’est pourquoi, lors des grands sommets internationaux comme la COP, les pays sont invités à verdir leur mix, en réduisant progressivement leur dépendance aux énergies fossiles au profit de sources plus durables.
Quelles sont les différences entre mix énergétique et mix électrique ?
On a tendance à les confondre, pourtant ces deux notions désignent des réalités bien distinctes. Le mix énergétique englobe l’ensemble des sources utilisées pour couvrir tous les besoins en énergie d’un territoire : électricité, chauffage, carburants… Le mix électrique, lui, se concentre uniquement sur la production d’électricité. Il ne prend donc pas en compte, par exemple, le gaz ou le pétrole utilisés pour les transports ou le chauffage.
Résultat : les mix énergétiques et électriques peuvent différer considérablement.
Quelles sources d’énergie composent le mix énergétique ?
Le mix énergétique représente l’ensemble des sources d’énergie utilisées pour satisfaire les besoins énergétiques d’un pays. Ce mélange inclut des énergies renouvelables, dont les ressources sont inépuisables et respectueuses de l’environnement, ainsi que des énergies fossiles, qui, bien que largement utilisées, posent des défis en termes de pollution et de durabilité.
Les énergies fossiles : des ressources puissantes
Les énergies fossiles proviennent de la dégradation de matières organiques qui se sont transformées en ressources énergétiques après des millions d’années de pression et de chaleur. Bien qu’elles soient actuellement des sources essentielles d’énergie, elles sont non renouvelables et génèrent des émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au réchauffement climatique.
- Le gaz naturel est utilisé pour la production d’électricité, de chaleur et comme carburant pour certains véhicules. Moins polluant que le pétrole et le charbon, il reste une énergie fossile et contribue à l’émission de CO₂ lorsqu’il est brûlé ;
- Le pétrole est principalement utilisé dans les secteurs des transports et de la pétrochimie. Bien qu’il offre une grande efficacité énergétique, son exploitation entraîne des risques environnementaux majeurs, notamment des émissions de gaz à effet de serre ;
- Le charbon, très utilisé depuis la révolution industrielle, est une source d’énergie très polluante. Sa combustion produit d’importantes quantités de dioxyde de carbone, ce qui en fait l’une des énergies fossiles les plus nuisibles pour l’environnement.
Les énergies renouvelables : un pilier de la transition énergétique
Les énergies renouvelables proviennent de sources naturelles qui se régénèrent en permanence et ne génèrent que peu ou pas de pollution. Leur développement représente une voie essentielle vers une transition énergétique durable et un avenir plus respectueux de l’environnement.
- L’énergie hydraulique : L’hydroélectricité est l’une des premières sources d’énergie renouvelable utilisées par l’homme. Elle exploite la force motrice de l’eau, souvent grâce à des barrages, pour faire tourner des turbines qui génèrent de l’électricité. C’est une énergie fiable, stable et facilement ajustable selon les besoins, ce qui en fait un pilier du mix énergétique renouvelable ;
- L’énergie solaire : Elle exploite le rayonnement du soleil de deux manières principales : photovoltaïque et thermique. Cette source d’énergie est abondante et disponible presque partout, avec des coûts de production en constante diminution, rendant le solaire de plus en plus compétitif ;
- L’énergie éolienne : Elle convertit la force du vent en électricité à l’aide d’éoliennes. Le vent fait tourner les pales de l’éolienne, entraînant un rotor connecté à un générateur qui produit de l’électricité ;
- La biomasse : Cette part regroupe les énergies produites à partir de matières organiques, telles que les déchets agricoles, forestiers ou alimentaires. Elle peut être utilisée pour produire de la chaleur, de l’électricité ou du biogaz ;
- La géothermie : Cette énergie exploite la chaleur naturellement présente sous la surface de la Terre. Selon la profondeur et la température, elle peut être utilisée pour chauffer des bâtiments, alimenter des réseaux de chaleur ou produire de l’électricité.
L’énergie nucléaire : une énergie à part
L’énergie nucléaire est une forme d’énergie issue de la fission des noyaux atomiques, principalement de l’uranium. Bien qu’elle n’émette pas de gaz à effet de serre lors de la production d’électricité, elle soulève des préoccupations en raison des risques liés aux déchets radioactifs à long terme et à la sécurité des installations.
Panorama du mix énergétique mondial et français
Comment se répartit le mix énergétique dans le monde ?
La demande mondiale en énergie primaire ne cesse de croître. En 2021, elle atteignait près de 171 650 TWh, marquant une augmentation significative par rapport à 1980, où elle était de 83 550 TWh. Cette hausse témoigne de l’augmentation des besoins énergétiques dans un monde toujours plus connecté et industrialisé.
Le mix énergétique mondial reste largement dominé par les énergies fossiles, qui représentent 80% de l’énergie primaire consommée. Si leur part a légèrement diminué par rapport à 1980, ce déclin a été progressif, avant de se stabiliser dans les dernières décennies. Parmi ces sources, les produits pétroliers occupent toujours la première place, avec 30% de la consommation mondiale, suivis par le charbon (27%) et le gaz naturel (24%). Ce qui est intéressant, c’est que, malgré une baisse significative de la part des produits pétroliers, le gaz naturel et le charbon continuent d’être en progression, augmentant respectivement de 7 points et 2 points par rapport à 1980.
L’émergence des énergies renouvelables
La biomasse et les déchets restent stables, représentant 10% du mix énergétique global. D’autre part, l’hydroélectricité, avec 2,5% de la consommation d’énergie primaire mondiale en 2021, reste un pilier majeur, mais cède progressivement du terrain face à l’essor des énergies renouvelables plus récentes.
Les autres énergies, telles que l’éolien, le solaire et la géothermie, connaissent un essor visible ; leur part dans la consommation mondiale passant de 0,2% en 1980 à 2,7% en 2021. Bien que ces énergies soient en plein développement, elles peinent encore à représenter une part importante du bouquet énergétique mondial.

Des disparités géographiques marquées
Le mix énergétique mondial ne se répartit pas de manière homogène à travers les continents. Si la consommation varie selon les besoins et les niveaux de développement, la production d’énergie primaire révèle également de fortes disparités géographiques.
En 2023, la Chine s’imposait déjà comme le premier producteur mondial d’énergie primaire, portée par sa domination dans la production de charbon et son développement massif des énergies renouvelables. Cette dynamique s’est accélérée en 2024 et 2025 : la Chine a atteint avec près de six ans d’avance son objectif de 1 200 GW de capacité renouvelable initialement fixé pour 2030. Elle a ajouté un record de 357 GW de capacités solaires et éoliennes en 2024, et au premier trimestre 2025, ses installations renouvelables ont pour la première fois dépassé celles issues de sources thermiques.
Les États-Unis, quant à eux, disposent d’un mix très diversifié, combinant gaz naturel, pétrole, nucléaire et renouvelables, ce qui en fait un acteur énergétique majeur à l’échelle mondiale. Le solaire, en particulier, connaît une croissance spectaculaire avec 30 GW de nouvelles capacités installées en 2024.
La Russie reste un pilier de la production de gaz naturel et de charbon, tandis que l’Arabie Saoudite concentre sa production sur le pétrole brut, ressource stratégique pour l’économie du pays. L’Inde, en pleine croissance, continue de s’appuyer fortement sur le charbon, tout en accélérant le développement de son parc solaire.
D’autres pays jouent un rôle clé dans des segments spécifiques : le Canada pour l’hydroélectricité et le pétrole, le Brésil pour les biocarburants et l’hydroélectricité, ou encore la Norvège, qui combine gaz naturel offshore et production hydroélectrique quasi intégrale.
Ces disparités reflètent à la fois les ressources naturelles disponibles, les choix politiques et les stratégies énergétiques nationales, qui façonnent la contribution de chaque pays au mix énergétique mondial.
Le mix énergétique français : où en est-on ?
En 2023, la France a consommé environ 2 523 térawattheures (TWh) d’énergie primaire. Ce chiffre reflète la quantité totale d’énergie nécessaire pour répondre à la demande du pays, avant toute transformation ou usage industriel au sein du secteur énergétique lui-même.
Mais pour comprendre l’origine de cette énergie, il faut aussi regarder la production d’énergie primaire, qui a atteint 1 420 TWh en 2023, en hausse de 13,3% par rapport à 2022. Cette progression est principalement due au rebond de la production nucléaire, qui représente 72% de la production nationale, soit 1 025 TWh. Cette amélioration s’explique par le redémarrage de plusieurs réacteurs précédemment affectés par des problèmes de corrosion, ce qui a permis une meilleure disponibilité du parc, sans toutefois retrouver les niveaux de 2020 ou 2021.
Mais au-delà du nucléaire, ce sont les énergies renouvelables – hydroélectricité, éolien, solaire, biomasse – qui incarnent l’avenir du mix énergétique français. Ces dernières années, elles ont connu une forte progression, portée par l’augmentation des capacités installées et des conditions météorologiques plus favorables. Cette dynamique est essentielle pour répondre aux enjeux climatiques et renforcer notre indépendance énergétique.
En revanche, la production d’énergies fossiles en France reste très marginale (seulement 10 TWh), ce qui confirme la nécessité d’accélérer le développement des sources renouvelables locales pour réduire notre dépendance aux importations et sécuriser notre approvisionnement.
Découvrez-en plus dans notre article sur le bilan électrique français en 2024.
Quel avenir pour le mix énergétique ?
L’avenir du mix énergétique est un enjeu central pour la France et le monde. Pour atteindre une neutralité carbone d’ici 2050, la France a pris des engagements forts, notamment celui d’atteindre 32% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030. Cette transformation vise à réduire la dépendance aux énergies fossiles, à favoriser une production plus propre et à garantir une sécurité énergétique sur le long terme.
Mais cette dynamique soulève aussi de nouveaux défis. À certains moments, la France produit plus d’électricité qu’elle n’en consomme, notamment grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables. Cette hausse de la production interroge : comment adapter le réseau, stocker l’excédent, ou éviter le gaspillage énergétique ? Notre article dédié explore ce sujet et vous explique ce qu’il en est vraiment.
Le rôle de la diversification énergétique dans la transition écologique
La diversification du mix énergétique n’est pas seulement une question de transition écologique, elle permet de répondre à plusieurs enjeux cruciaux pour la société.
1. Une réponse aux enjeux environnementaux
La diversification énergétique est avant tout un levier majeur pour lutter contre le réchauffement climatique. La France, comme le reste du monde, doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre, principalement générées par les énergies fossiles. En développant et en intégrant davantage de sources d’énergie renouvelables, telles que l’éolien et le solaire, la France pourrait non seulement décarboner son secteur énergétique mais aussi répondre aux objectifs climatiques de l’Accord de Paris.
Au-delà du climat, cette diversification énergétique a un impact direct sur la qualité de l’air. Les énergies fossiles, sources majeures de pollution atmosphérique, ont des conséquences lourdes sur la santé publique, notamment en milieu urbain. En privilégiant des alternatives décarbonées, nous diminuons les émissions de polluants nocifs, réduisant ainsi les risques pour la santé.
2. Sécuriser notre approvisionnement énergétique
Un autre enjeu fondamental de la diversification énergétique est la sécurité énergétique. En réduisant notre dépendance aux énergies fossiles, largement importées, la France renforce son indépendance énergétique. La diversité des sources permet non seulement de sécuriser l’approvisionnement, mais aussi de mieux répondre aux fluctuations de la demande. Les énergies renouvelables, produites localement, jouent un rôle central pour sécuriser cette transition, en réduisant la vulnérabilité aux crises géopolitiques ou aux hausses de prix des combustibles fossiles.
3. L’innovation comme moteur de développement économique
La transition énergétique vers un mix diversifié est également un catalyseur d’innovation. Ce virage vers des solutions plus vertes stimule la recherche et l’innovation dans des secteurs stratégiques comme le stockage de l’énergie, la gestion intelligente des réseaux ou encore les technologies de captage du carbone. Ces innovations ne sont pas seulement cruciales pour une énergie plus propre, elles créent également de nouveaux marchés et génèrent des emplois qualifiés, contribuant ainsi à la croissance économique.
4. Un futur énergétique plus vert et plus compétitif
Enfin, la diversification énergétique permet à la France de se positionner dans une dynamique de compétitivité mondiale. En développant des technologies vertes, comme les énergies renouvelables, mais aussi en optimisant l’utilisation des énergies fossiles restantes, le pays peut s’affirmer comme un acteur de la transition énergétique à l’échelle internationale.
Comment la bellenergie s’inscrit dans cette démarche ?
Chez la bellenergie, nous croyons en la force des choix individuels pour façonner un futur énergétique plus respectueux de l’environnement. En tant que fournisseur d’électricité verte, nous mettons notre expertise et notre engagement au service de la transition énergétique en offrant des solutions qui contribuent à la réduction de l’impact environnemental. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement pour vous, consommateurs ?

L’électricité verte : la même pour tous, mais avec un impact différent
L’électricité que vous utilisez au quotidien est, en apparence, identique, peu importe la provenance de l’énergie. Cependant, la différence se situe au niveau de la manière dont cette électricité est produite et, surtout, de son origine. La grande majorité de l’électricité que vous consommez provient du réseau électrique national, qui est un mix d’énergies, comprenant des énergies fossiles (comme le charbon ou le gaz) ainsi que des énergies renouvelables (comme l’éolien, le solaire, l’hydroélectrique).
Ainsi, peu importe où vous vous trouvez ou le fournisseur que vous choisissez, l’électricité que vous recevez chez vous est exactement la même, transmise par les mêmes câbles. Mais la grande différence réside dans les certificats de Garantie d’Origine, qui permettent de certifier la provenance de l’électricité que vous achetez par le biais de votre fournisseur.
Les Garanties d’Origine : un gage de transparence
Lorsque vous souscrivez à une offre d’électricité verte chez la bellenergie, vous ne payez pas simplement pour l’électricité en elle-même, mais aussi pour des Garanties d’Origine. Ces certificats vous assurent que l’énergie que vous consommez a bien été produite à partir de sources d’énergie renouvelables. Concrètement, cela signifie que pour chaque kilowattheure (kWh) d’électricité que vous consommez, nous achetons des Garanties d’Origine auprès de producteurs d’énergie verte.
Ainsi, en souscrivant chez nous, vous soutenez directement les producteurs locaux d’énergies renouvelables, qui alimentent le réseau avec de l’électricité issue de sources comme l’éolien, le solaire ou encore l’hydroélectricité. Vous agissez concrètement pour la transition lancée vers les énergies renouvelables.
Le label VertVolt : un gage supplémentaire d’engagement
Dans un secteur où il est parfois difficile de distinguer les véritables initiatives vertes, le label VertVolt aide les consommateurs à faire des choix éclairés. Lancé par l’ADEME (l’Agence de la transition écologique), il garantit que l’électricité vendue est effectivement 100% renouvelable et produite en France.
Chez la bellenergie, nous avons obtenu le label VertVolt au niveau “Engagé” pour notre offre Producteur EnR, une offre d’électricité 100% verte et française. Cela signifie que chaque kWh consommé est directement compensé par l’achat d’électricité produite à partir de sources renouvelables locales.
Un avenir énergétique commun
La transition énergétique est un défi de taille, mais elle est à la portée de chacun d’entre nous. Chaque geste compte, chaque choix fait la différence. Avec la bellenergie, vous avez la possibilité de prendre part activement à cette transition en choisissant une énergie durable et locale, et d’ainsi agir pour un avenir plus respectueux de notre planète.
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