Difficile de continuer à le nier, le réchauffement climatique a de plus en plus d’impact sur notre planète. Multiplication des catastrophes climatiques, qualité de l’air, incidences sur la santé, les populations, il devient urgent de faire réellement quelque chose. Et si les arbres étaient l’une des solutions ? Friands de dioxyde de carbone (CO2), ils peuvent contribuer à atténuer les effets du changement climatique. D’accord ! mais alors, quels arbres planter ? la bellenergie vous répond.
Le rôle des arbres dans la lutte contre le réchauffement climatique
OK, des arbres pour lutter contre le réchauffement climatique, mais alors comment ça marche ?
Comprendre le réchauffement climatique
L’une des raisons pour laquelle le climat se réchauffe de plus en plus est que l’activité humaine (industrie, transport…) émet beaucoup de gaz, tel que le dioxyde de carbone, qui restent dans l’air. Cette accumulation de gaz dans l’atmosphère conduit à ce qu’on appelle l’effet de serre. Cela crée une sorte de couverture autour de la Terre qui empêche la chaleur de s’échapper et mécaniquement fait grimper la température. Les conséquences du réchauffement climatique sont multiples : températures record, phénomènes météorologiques extrêmes, fonte des glaces, hausse du niveau de la mer… Ces changements menacent la biodiversité, l’approvisionnement alimentaire et accélèrent les problèmes environnementaux.
L’effet de serre en image (source convention citoyenne pour la transition écologique)
Des arbres pour absorber du CO2
Mais alors comment les arbres pourraient-ils aider à lutter contre le réchauffement climatique ? Ce qu’il faut savoir, c’est que les végétaux en général, et les arbres en particulier, ont la capacité d’absorber du CO2 en très grande quantité. C’est le résultat de la photosynthèse. Ce mécanisme joue un rôle crucial dans la régulation du dioxyde de carbone atmosphérique. Il contribue à réduire l’impact des émissions de CO2, un gaz à effet de serre, sur le climat.
Pour la faire courte, la photosynthèse est le processus par lequel les végétaux (mais également les algues et certaines bactéries) utilisent la lumière du soleil pour transformer le dioxyde de carbone (CO2), l’eau en glucose (sucre) et en oxygène. Les plantes captent le CO2 de l’air par leurs feuilles, puis se servent de la lumière du soleil pour convertir l’énergie en sucre tout en libérant de l’oxygène.
On comprend mieux alors pourquoi la déforestation massive participe au réchauffement climatique et aussi pourquoi il est si important de planter des arbres pour lutter contre ce phénomène.
Les arbres utiles pour absorber le CO2, mais pas seulement
Les arbres participent à d’autres égards à la lutte contre le changement climatique.
Des arbres pour réguler la température et l’hygrométrie
Les arbres contribuent également à la régulation de la température. Comment ? Grâce à leur feuillage, ils bloquent la lumière du soleil et créent de l’ombre. Les arbres transpirent aussi par leurs feuilles, ce qui génère de l’humidité et assure une climatisation naturelle. Selon l’Ademe, un arbre mature peut évaporer jusqu’à 450 litres d’eau par jour, ce qui correspond à l’action de 5 climatiseurs fonctionnant pendant 20 heures.
Des arbres pour améliorer la qualité de l’air
Les arbres peuvent améliorer la qualité de l’air que nous respirons en filtrant notamment le vent et des poussières. Ils sont également capables de fixer certains polluants comme les pesticides ou les métaux lourds.
Quelles espèces d’arbres privilégiées ?
OK, c’est parti, plantons des arbres par milliers ! Mais alors est-ce que toutes les espèces se valent ? Faut-il privilégier certaines essences plutôt que d’autres ? Voici quelques critères à prendre en compte pour le choix des essences :
Arbres à croissance rapide
Identifier les espèces à croissance rapide est crucial pour maximiser l’absorption du dioxyde de carbone. Les peupliers, par exemple, sont reconnus pour leur croissance rapide. En atteignant rapidement leur maturité, ils offrent un impact positif plus rapide sur le réchauffement climatique.
Arbres à longue durée de vie
Choisir des arbres avec une longue durée de vie, comme le chêne ou le séquoia, permet de garantir une séquestration du carbone sur plusieurs décennies. Ils sont ainsi une solution durable dans la lutte contre le changement climatique.
Résistance aux maladies et aux conditions climatiques
L’identification d’espèces résistantes aux maladies, telles que le cèdre, et capables de s’adapter à diverses conditions climatiques, est cruciale. Leur résistance renforce la stabilité des écosystèmes forestiers. La captation du carbone peut alors être assurée dans le temps, malgré les défis environnementaux.
Arbres adaptés aux conditions locales
Privilégier les espèces indigènes, comme le chêne blanc en Amérique du Nord, garantit une adaptation optimale aux conditions locales. Ces arbres sont mieux adaptés aux sols, au climat et aux écosystèmes spécifiques de la région. Puisque déjà acclimatés à l’environnement local, ils nécessitent souvent moins d’entretien.
Voici une liste non exhaustive d’arbres indigènes. À vous de faire votre choix en fonction de votre région d’habitation :
- Au Nord : peuplier tremble, érable plane, frêne commun, bouleau pubescent, orme champêtre, aulne glutineux, cornouiller mâle, houx, charme commun…
- Au Sud : aulne de Corse, arbousier, chêne vert, châtaignier, érable de Montpellier, olivier…
- En montagne : pin de montagne, orme de montagne, charme-houblon…
- Sur le littoral : olivier de bohème, pin maritime, érable champêtre, argousier, tamaris de France…
Les critères à prendre en compte pour une plantation d’arbres efficace
Planter c’est bien, mais encore faut-il réunir toutes les conditions pour que les arbres puissent pousser correctement et très vite devenir de véritables aspirateurs à CO2. Pour assurer le succès d’une plantation d’arbres, il est ainsi nécessaire de :
- comme dit plus haut, choisir diverses variétés d’arbres adaptées à l’écosystème local afin de favoriser la résilience des plantations face aux changements climatiques. La diversité des espèces d’arbres contribuera également à la biodiversité ;
- sélectionner des essences en fonction des caractéristiques géographiques, climatiques, mais aussi des sols de la région pour optimiser leur adaptation et leur croissance ;
- prioriser des espèces qui facilitent la symbiose avec d’autres organismes afin de préserver l’équilibre naturel de l’écosystème local ;
- planifier dès la plantation les besoins futurs de l’arbre adulte. Il faut par exemple anticiper le volume qu’il occupera, y compris sous terre, mais aussi ses besoins en nutriments et en eau. Cette réflexion conduira à choisir le sol le mieux adapté et prévoir l’espace nécessaire ;
- impliquer activement les populations locales dans le choix des espèces. Plus concernées par le projet, elles seront plus enclines à prendre soin des arbres et à assurer leur entretien ;
- organiser un suivi régulier pour évaluer la croissance, la santé et la contribution à la réduction des émissions de carbone des arbres plantés et ainsi permettre des ajustements, si besoin.
En tenant compte de ces critères, une plantation d’arbres devient une stratégie intégrée et durable qui contribue efficacement à la lutte contre le réchauffement climatique et à la préservation des écosystèmes locaux. Dernier conseil, puisque 20 ou 30 ans seront nécessaires à ces jeunes arbres pour arriver à une taille adulte, il est primordial de continuer à prendre soin des vieux arbres, notamment en ville.
Zoom sur l’outil Sesame pour aider les villes à choisir les bons arbres – Pratique et utile à la fois !
Pour aider les collectivités à choisir les bons arbres pour leur ville, le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) a conçu et mis à leur disposition l’outil Sésame (Services écosystémiques rendus par les arbres, modulés selon l’essence). En fonction d’un projet d’aménagement ou de végétalisation dans une région donnée, il permet d’identifier les espèces qui seront les mieux placées pour rendre les services attendus par la collectivité : régulation du climat local, favorisation de la biodiversité, absorption des polluants, résistance aux fortes chaleurs et à la pollution…
Des initiatives en France et ailleurs
Le monde en a maintenant conscience, les arbres peuvent nous aider à ralentir le réchauffement climatique. Les projets de plantation d’arbres poussent alors en France et ailleurs.
En France, le gouvernement pour 1 milliard d’arbres plantés
C’est devenu, depuis 2023, un enjeu national. L’objectif a ainsi été fixé de renouveler 10% de la forêt française en plantant 1 milliard d’arbres d’ici à 2032. Le but de cette opération : sécuriser les services économiques, écologiques, climatiques et sociétaux rendus par les forêts, affectées par les effets du changement climatique.
Région Bretagne : le programme « Breizh forêt bois »
Lancé en 2015, ce programme porté par la Région Bretagne a permis en 5 ans de planter 2,2 millions d’arbres. Les forêts bretonnes ont ainsi pu gagner 2 000 hectares. À terme, l’objectif est de passer à 5 millions d’arbres plantés d’ici 2025.
Kenya : 1 jour férié pour planter des arbres
Depuis 2023, le 13 novembre est un jour férié au Kenya. Un peu partout dans le pays, des milliers de personnes de tous âges ont alors consacré leur journée à la plantation d’arbres. D’ici 2032, le pays ambitionne de planter 15 milliards d’arbres avec la participation des citoyens pour lutter contre le changement climatique.
En Nouvelle-Zélande, des actions bénévoles régulières pour protéger les espèces endémiques
En Nouvelle-Zélande, les actions bénévoles de plantation d’arbres sont devenues un mouvement environnemental important, rassemblant des personnes de tous âges et de tous horizons dans un but commun : restaurer les paysages naturels et lutter contre le changement climatique. Par exemple, le projet Million Trees, initié dans la région d’Auckland, est emblématique de cette mobilisation parmi tant d’autres. Cette initiative vise à planter un million d’arbres autochtones et exotiques sur plusieurs années. Les bénévoles, armés de pelles et de jeunes plants, se retrouvent sur des sites variés, des parcs urbains aux zones côtières, en passant par les terres agricoles, pour redonner vie à ces espaces. Leur travail ne se limite pas à la plantation ; il englobe également l’entretien et la protection des jeunes arbres, assurant ainsi leur croissance et leur contribution à la biodiversité locale. Ces efforts collectifs ne bénéficient pas seulement à l’environnement mais renforcent également le tissu communautaire, les participants partageant un sentiment de réalisation et un engagement envers la nature.
L’importance de la sensibilisation et de l’éducation
Les préoccupations liées au réchauffement climatique sont l’affaire de tous. Il est donc important de sensibiliser et éduquer les populations au fait que planter des arbres participe au combat contre le changement climatique.
Sensibilisation à l’impact des arbres
Il est crucial de sensibiliser la population aux effets positifs des arbres sur l’environnement pour leur permettre de mieux comprendre leur importance dans ce combat. Il faut donc les informer sur leur capacité à séquestrer le carbone, à réguler le climat et à fournir un habitat pour la biodiversité.
Promouvoir la responsabilité environnementale
À travers la sensibilisation, il est possible d’inculquer un sentiment de responsabilité environnementale. En montrant comment chacun peut contribuer à la santé de la planète en plantant des arbres, on favorise une attitude écoresponsable et une prise de conscience de l’impact individuel sur l’environnement. On leur fait ainsi comprendre que chaque action compte pour la planète.
Encourager la participation communautaire
La collaboration active de la communauté est essentielle pour le succès d’une initiative de plantation d’arbres. En organisant des événements, des ateliers éducatifs et des projets collaboratifs, on encourage la participation directe des résidents. On renforce aussi ainsi leur engagement envers la cause environnementale.
Impliquer les écoles et les institutions éducatives
En intégrant des programmes éducatifs sur la nature, l’écologie et l’importance des arbres dans les cursus scolaires, on établit une base solide de connaissances chez les jeunes générations. Ces programmes contribuent à former des citoyens conscients de l’environnement, prêts à prendre des mesures positives.
Planter des arbres pour lutter contre le réchauffement climatique ne suffira pas
Planter des arbres c’est bien, mais pour combattre le changement climatique, il faut, aussi, et surtout, arrêter le phénomène de déforestation et la dégradation des forêts. Les massifs forestiers existants constitués d’arbres adultes sont ceux qui sont aujourd’hui les plus à même de capter le CO2. Il est donc nécessaire, en plus de planter, de protéger et prendre soin des forêts déjà en place. Il est également bon d’avoir à l’idée qu’en plus de détruire des arbres, la déforestation est responsable à elle seule de 12% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Même si planter des arbres participe à la lutte contre le réchauffement climatique, il ne faut pas oublier qu’il ne peut y avoir de lutte sans baisse des émissions de gaz à effets de serre. Les forêts sont capables d’absorber 30% des émissions annuelles totales. Comme l’indiquent les rapports du GIEC, la reforestation seule ne viendra pas à bout des GES. Il faut donc continuer les efforts pour les réduire notamment dues aux énergies fossiles.
Il y a donc encore beaucoup d’efforts à faire pour parvenir à contrecarrer les effets du changement climatique. À notre niveau, nous pouvons aussi contribuer à la protection de la planète. Recyclage des déchets, sobriété énergétique, recours aux énergies renouvelables sont autant de petits gestes qui, à grande échelle, peuvent avoir un impact réel. Et si vous optiez pour un fournisseur d’électricité verte pour faire un geste de plus pour la planète ?
