La COP16, qui se déroule du 21 octobre au 1er novembre 2024 à Cali en Colombie, rassemble les décideurs et experts du monde entier. Ceux-ci doivent faire face à l’urgence de préserver la biodiversité dans un contexte de crise écologique mondiale. Avec des écosystèmes en déclin, la COP16 joue un rôle crucial pour déterminer l’avenir de la biodiversité et mettre en œuvre des actions concrètes. Cette édition marque une étape clé dans l’application de l’accord de Kunming-Montreal, signé en 2022. Cet accord a fixé des objectifs ambitieux pour enrayer la perte de biodiversité d’ici 2030. L’enjeu est d’établir des actions concrètes pour atteindre ces cibles, notamment la protection de 30% des sols et des mers et la restauration de 30 % des espaces naturels. Trois axes principaux vont être étudiés lors de cette édition : la restauration des écosystèmes, le financement de la biodiversité et le partage équitable des bénéfices tirés des ressources génétiques.
L’Héritage des premières COP : une prise de conscience mondiale
Les premières COP sur la biodiversité, initiées dans les années 1990 après le Sommet de la Terre de Rio en 1992, ont marqué un tournant majeur. À cette époque, la biodiversité et la protection de la nature prenaient progressivement leur place dans l’agenda international. La Convention sur la diversité biologique (CDB) est alors adoptée, engageant 150 pays signataires à préserver les espèces et les écosystèmes tout en promouvant une utilisation durable des ressources naturelles. La première COP, tenue à Nassau aux Bahamas en 1994, a permis de poser les bases de la collaboration internationale, avec un engagement commun pour stopper la dégradation des écosystèmes.
Depuis, chaque COP a contribué à renforcer les mesures de protection de la biodiversité, avec des étapes marquantes telles que la création d’aires protégées, l’élaboration de plans d’actions nationaux et la mise en place de mécanismes financiers dédiés. Chacune de ces conférences a permis de sensibiliser les décideurs et le public aux enjeux de la biodiversité, tout en intégrant les savoir-faire locaux et les droits des communautés indigènes dans les actions de préservation.
Vers des engagements concrets : un focus sur la COP10 et les objectifs d’Aichi
La COP10, tenue en 2010 à Nagoya, au Japon, est souvent considérée comme l’une des plus significatives dans l’histoire des COP biodiversité. C’est au cours de cette conférence que les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité ont été adoptés, fixant 20 cibles ambitieuses à atteindre d’ici 2020. Parmi ces objectifs figuraient notamment la réduction de la destruction des habitats, la lutte contre les espèces envahissantes, et la gestion durable des ressources naturelles. Ces objectifs ont permis de fixer un cadre clair et mesurable pour les actions de conservation, même si leur mise en œuvre a rencontré divers défis au niveau mondial.
Malgré les avancées, les évaluations post-2020 ont montré que peu de ces objectifs avaient été pleinement atteints. Cela a mis en lumière l’urgence de renforcer les engagements et d’adopter une approche plus contraignante et ambitieuse pour les futures COP, y compris la COP16. Ce constat a également amené les négociateurs à réviser leurs méthodes et à redoubler d’efforts pour répondre aux défis actuels. Trois objectifs principaux sont dorénavant visés par les 195 parties :
1 – Restaurer la Nature : une mission urgente pour sauver la biodiversité
La dégradation des écosystèmes, accentuée par la déforestation, l’urbanisation et la pollution, met en péril de nombreuses espèces et fragilise les milieux naturels. Restaurer ces espaces est une priorité pour les délégations de la COP16, qui visent des actions à grande échelle pour rétablir les zones touchées. Le reboisement, la protection des zones humides et la revitalisation des sols sont au cœur des discussions pour ralentir le déclin de la biodiversité.
Restaurer les écosystèmes est aussi essentiel pour renforcer la résilience climatique, car des milieux naturels en bonne santé jouent un rôle crucial dans la régulation du climat, le cycle de l’eau et la prévention des catastrophes naturelles. En adoptant des objectifs de restauration ambitieux, la COP16 mise sur des engagements concrets qui permettent de lutter directement contre la perte de biodiversité. Ces initiatives sont pensées pour être adaptées aux spécificités locales et ainsi maximiser leur efficacité sur le terrain.
En revanche, la COP16 fait face à un défi de taille : seuls 20 % des pays ont soumis leur feuille de route pour la biodiversité, ou “Stratégie et Plan d’Action Nationaux pour la Biodiversité” (SPANB), pourtant attendus avant cette édition. Parmi les 17 pays mégadivers – représentant 70% de la biodiversité mondiale – seuls 5 ont fourni leur stratégie. La Colombie, pays hôte de cette COP, doit présenter sa feuille de route pendant la conférence.
Cet enjeu de transparence et de responsabilité est essentiel pour évaluer les progrès réels et adapter les stratégies à l’avenir. Cette COP marque donc une étape décisive pour renforcer la responsabilité des États dans leur mission de préservation.
2 – Les financements nécessaires : une pierre angulaire de la COP16
Pour répondre aux ambitions de la COP16, la question du financement est essentielle. Des initiatives internationales de préservation nécessitent des ressources considérables (200 milliards de dollars par an envisagés par l’accord de Kunming-Montreal), d’où l’importance de trouver des solutions de financement à la hauteur des défis écologiques. Cette année, les parties prenantes explorent des mécanismes financiers novateurs, notamment les obligations vertes, les fonds dédiés et l’implication de capitaux privés dans les projets de biodiversité.
Un Groupe consultatif international sur les crédits pour la biodiversité (IAPB), fondé en 2023 et soutenu par la France et le Royaume-Uni, doit dévoiler ses premières recommandations à Cali.
Des pays en développement, qui abritent une biodiversité souvent plus riche et vulnérable, plaident pour une mobilisation financière qui leur permette d’entreprendre des actions concrètes de préservation. La COP16 envisage ainsi des dispositifs de soutien international, encourageant des contributions des pays les plus industrialisés. Cette approche collaborative, impliquant à la fois gouvernements, entreprises, ONG et institutions internationales, est essentielle pour garantir la pérennité des initiatives de conservation. L’objectif est de créer une dynamique de financement durable et accessible pour des projets de biodiversité à long terme.
3 – Un partage équitable des ressources génétiques
L’accès aux ressources génétiques et le partage de leurs bénéfices constituent un autre point essentiel de la COP16. Un mécanisme est en discussion pour établir un cadre équitable, permettant aux pays riches en biodiversité d’accéder à une part des revenus issus des ressources naturelles, exploitées notamment pour le développement de vaccins, de médicaments ou de cosmétiques. Cette initiative vise à rétablir un équilibre entre pays du Nord, détenteurs de la technologie nécessaire à l’exploitation des ressources, et pays du Sud, riches en biodiversité. Parallèlement, des voix s’élèvent pour défendre un accès ouvert aux données génétiques, essentiel au progrès scientifique.
Une COP sous le signe de l’Action et de la Collaboration
La COP16 marque une étape décisive dans la lutte pour la biodiversité. En réunissant des gouvernements, des organisations non gouvernementales et des acteurs du secteur privé autour d’objectifs communs, cette conférence met l’accent sur des actions concrètes et immédiates. Les engagements pris lors de cette COP permettront de construire une réponse mondiale à la crise écologique et de placer la biodiversité au centre des priorités internationales.
Chez la bellenergie, nous espérons beaucoup de ces avancées et soutenons les efforts en faveur de la biodiversité, conscients que la préservation des écosystèmes est une responsabilité collective. En tant que fournisseur d’électricité verte, nous nous engageons à réduire notre empreinte environnementale et à sensibiliser nos clients aux enjeux de la biodiversité et de la transition écologique. La lutte pour un environnement durable nécessite l’engagement de Tous — gouvernements, entreprises et citoyens — pour construire un monde où l’homme et la nature peuvent prospérer en harmonie.
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