Que ce soit pour s’éclairer, se chauffer ou faire fonctionner leurs appareils électriques, les ménages français consomment chaque année de moins en moins d’énergie. Pour autant, le montant de leur facture d’électricité ou de gaz ne cesse de grimper. Comment expliquer ce décalage ? La hausse des prix de l’énergie est-elle seule responsable ? On fait le point sur la question et on vous donne aussi quelques pistes pour réduire vos dépenses énergétiques.
Une diminution constante de la consommation d’électricité et de gaz des Français
D’après RTE, la consommation d’électricité en France, ajustée des variations climatiques, a atteint 449,2 TWh en 2024. Ce chiffre marque une hausse modérée de 3,0 TWh (+0,7%) par rapport à 2023. Cette hausse interrompt la baisse continue observée ces dernières années. Une inversion de tendance qui s’explique notamment par une conjoncture économique un peu plus dynamique.
Dans les logements, le mix énergétique continue d’évoluer. L’électricité représente 34%, les renouvelables 26% et le gaz naturel 25%. Le reste se répartit ainsi entre les produits pétroliers et la chaleur distribuée par les réseaux.
La consommation baisse toujours, portée par des hivers doux et des prix élevés. Les ménages adoptent aussi des comportements plus sobres face à la crise énergétique. D’autre part, la dépense énergétique des ménages continue d’augmenter. En 2023, elle s’est élevée à près de 58 milliards d’euros. Et ce malgré les dispositifs de protection comme les boucliers tarifaires et les chèques énergie.

Comment s’explique cette évolution à la baisse de la consommation d’énergie des ménages ?
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer la diminution de la consommation d’énergie des Français depuis une quinzaine d’années :
1 – Une meilleure efficience énergétique : depuis 2010, l’intensité énergétique finale diminue d’environ 1,5 % par an. Cet indicateur mesure l’énergie nécessaire pour produire une unité de PIB. Cette baisse signifie que la France maintient son niveau de vie tout en consommant moins d’énergie.
2 – Une amélioration des performances énergétiques des logements : Au 1er janvier 2023, la France comptait environ 30 millions de résidences principales. Parmi elles, seulement 6% bénéficient d’une excellente performance énergétique (étiquettes A et B du DPE). En revanche, près de 15,7% du parc, soit environ 4,8 millions de logements, sont considérés comme des « passoires énergétiques ».
Cette proportion a toutefois diminué par rapport à 2022, où 17,1% des logements étaient concernés. La baisse touche principalement les logements classés F. Ils sont passés de 10,2% à 9,4% du parc. Quant à la part des logements en G, elle a diminué de 6,9% à 6,3%. Parmi ces derniers, la catégorie la plus énergivore (consommation finale supérieure à 450 kWh/m²) a également légèrement reculé.
À l’opposé, la part des logements mieux notés (de A à D) progresse et représente désormais près de 63% du parc résidentiel.
3 – Les appels à plus de sobriété énergétique : les appels à réduire notre consommation d’énergie se sont intensifiés ces dernières années. Ils s’appuient à la fois sur des enjeux écologiques et sur la peur des pénuries hivernales. Les Français ont entendu le message. Ménages et entreprises ont adapté leurs habitudes pour consommer moins. Résultat : la consommation d’électricité et de gaz a reculé.
En parallèle, de plus en plus de citoyens agissent pour la planète. Ils veulent protéger l’environnement et limiter leur empreinte carbone.
4 – L’impact du réchauffement climatique : le changement climatique influence déjà notre consommation. Octobre 2022 en est un bon exemple. Ce mois a été le plus chaud jamais enregistré en France. Les températures ont dépassé la normale de 3,5 °C. Conséquence directe : les besoins en chauffage ont chuté. Sur cette période, la consommation d’électricité a baissé de 6% par rapport à 2021.
Un signe concret des effets du climat sur notre demande énergétique.
5 – La hausse des prix du kWh : Le prix du gaz et de l’électricité a fortement augmenté au cours des dix dernières années. Cette hausse historique pèse directement sur le budget des ménages.
Plus l’énergie devient chère, plus les foyers cherchent à réduire leur consommation.
Les ménages modestes sont particulièrement touchés par cette envolée des prix.
Une consommation d’énergie en baisse mais des factures en hausse
Même si la consommation d’énergie diminue d’année en année, le montant des factures continue d’augmenter. En effet, depuis plus de 20 ans, les prix progressent, ce qui compense largement la baisse des volumes consommés. Par exemple, en 2022, les ménages français ont dépensé en moyenne 1 744€ TTC pour leur énergie domestique. Une somme en constante hausse malgré les efforts pour réduire la consommation.
- 1 039€ d’électricité ;
- 379€ de gaz ;
- 210€ de produits pétroliers ;
- 62€ de bois ;
- 53€ pour la chaleur en réseau.
Cette hausse du montant des factures d’énergie des ménages s’explique d’abord par l’augmentation du prix de la plupart des énergies. Le tarif réglementé du kWh d’électricité – qui sert d’étalon à l’ensemble des fournisseurs pour établir leur grille tarifaire – a connu par exemple une augmentation inédite ces dernières années. Il est passé d’environ 15 centimes en 2019 à 25 centimes en 2024, soit une hausse de plus de 50% en 5 ans !
Des causes multiples à la flambée des tarifs
Reprise post-Covid, guerre en Ukraine, inflation : les prix de l’énergie ont connu une envolée inédite. Le gaz a été particulièrement touché, entraînant avec lui l’électricité, dont les tarifs sont en partie indexés sur ce dernier. Les produits pétroliers ont suivi la même tendance haussière. Même le bois de chauffage, longtemps perçu comme plus stable, a vu son prix moyen grimper. Il est ainsi passé de 31 à 47€/MWh entre 2013 et 2022. Cette flambée tarifaire n’explique cependant pas à elle seule la hausse des dépenses énergétiques des ménages, qui subissent également les effets du recul des aides et de l’augmentation de la fiscalité énergétique.
En 2024, les taxes ont fortement pesé sur la facture d’électricité des ménages. Par exemple, pour une consommation annuelle de 7700 kWh, elles s’élevaient à environ 503€, soit 24% du total. En 2021, elles représentaient encore 16% des dépenses énergétiques. Cette hausse s’explique en partie par l’augmentation de l’accise sur l’électricité, passée de 21 à 33,70€/MWh en février 2025. Elle marque la fin progressive des aides comme le bouclier tarifaire et souligne le poids croissant de la fiscalité.

Comment réduire sa consommation d’énergie ?
Pour faire face à l’augmentation de leurs dépenses en électricité et en gaz principalement, 75% des Français ont déclaré avoir restreint leur chauffage pendant l’hiver 2023-2024, une légère baisse par rapport aux 79% de l’hiver précédent (d’après le baromètre du Médiateur de l’énergie). Sur la même période, près d’un ménage sur 3 a déclaré avoir connu des difficultés à payer ses factures d’énergie.
Alors comment faire pour réduire ses dépenses énergétiques quand le prix de l’énergie ne cessent de grimper ? Pas de panique, on a quelques idées à vous partager pour vous aider à réduire votre consommation d’énergie sans perdre en confort thermique.
Et si vous changiez de fournisseur pour réduire vos factures d’électricité ?
Chez la bellenergie, nous proposons des offres d’électricité 100% verte avec un tarif du kWh inférieur au Tarif Réglementé de Vente. Si vous vous chauffez à l’électricité, les économies réalisées sur une année en rejoignant notre belle communauté peuvent atteindre plusieurs dizaines d’euros. Découvrez notre offre du moment.
Pour rappel, changer de fournisseur est gratuit et ne prend pas plus de 5 minutes. Aucune coupure, et pas d’intervention nécessaire. La seule chose qui change, c’est le montant de vos factures !
Changer de système de chauffage
Le chauffage est le poste de dépense énergétique le plus lourd. Il représente en moyenne 67% du montant des factures d’énergie des ménages selon l’Ademe. En cause, bien souvent, des systèmes de chauffage vieillissants et très énergivores, comme les convecteurs électriques type « grille-pain » ou les chaudières fonctionnant aux énergies fossiles, comme le fioul ou le gaz.
Opter pour un système de chauffage plus performant, comme une pompe à chaleur, c’est l’assurance d’économiser du jour au lendemain jusqu’à plusieurs centaines d’euros chaque année. Si l’investissement de départ est important, de nombreuses aides à la rénovation énergétique, comme MaPrimeRénov’, peuvent toutefois vous permettre de réduire la note.
Améliorer l’isolation de son logement
Un logement mal isolé, avec un DPE noté F ou G, consomme jusqu’à 4 à 5 fois plus d’énergie pour le chauffage qu’un logement classé A ou B. Améliorer l’isolation thermique de votre logement du sol au plafond, en passant par les murs et les vitrages, peut vous permettre d’économiser une importante quantité d’énergie pour vous chauffer, tout en améliorant votre confort thermique.
Au total, c’est jusqu’à 60% d’économie sur vos factures de gaz ou d’électricité que vous pouvez espérer réaliser en isolant votre logement. En se basant sur la consommation moyenne d’énergie d’un ménage, cela peut représenter plus de 1 000€ en moins sur la facture de gaz ou d’électricité. Et là aussi, de nombreuses aides vous permettent de financer une partie des travaux.
Adopter les bons réflexes en matière de sobriété énergétique
Saviez-vous que baisser le thermostat de vos radiateurs ne serait-ce que d’un degré peut vous permettre d’économiser 7% en moyenne sur vos factures de chauffage ?
Des écogestes comme celui-là qui permettent de réduire vos consommations d’un claquement de doigts, on en a un plein les tiroirs : aérer tous les matins, nettoyer ses radiateurs, changer ses ampoules, etc… Mis bout à bout, ces petits changements dans vos habitudes peuvent avoir de très belles conséquences sur le montant de vos factures et sur votre empreinte carbone.
Sources :
- Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires – Chiffres clés de l’énergie 2024
- Ademe
- Médiateur national de l’énergie – Baromètre énergie-info 2024
- RTE – Bilans électriques nationaux et régionaux 2024