Chaque été, année après année, les épisodes caniculaires liés au réchauffement climatique se multiplient. Pour y faire face, nous sommes de plus en plus nombreux à nous équiper de climatiseurs dès les premières chaleurs. Fixes ou mobiles, ces appareils peuvent être très efficaces pour éviter le coup de chaud quand le thermomètre s’affole. Leur fonctionnement n’est toutefois pas sans conséquence sur l’environnement. Comment faire alors pour gagner quelques degrés de fraîcheur sans contribuer au réchauffement de notre planète ? On fait le point sur la question.
Quel est l’impact réel de la climatisation sur le réchauffement climatique ?
D’après les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie publiés en 2018, on compterait plus de deux milliards de climatiseurs en service sur la planète. Plus des deux tiers de ces appareils seraient installés chez des particuliers, majoritairement aux États-Unis, en Chine et au Japon. L’Europe, moins exposée aux épisodes caniculaires, totalise tout de même plus de 100 millions d’unités. En France, près d’un foyer sur quatre est équipé d’un système de climatisation.
Selon les estimations, les ventilateurs et les climatiseurs représentent au total environ 10% de la consommation mondiale d’électricité, soit environ 2 750 TWh/an. Pour vous donner un élément de comparaison, c’est près de 6 fois la consommation annuelle d’un pays comme la France. Le problème, c’est que cette électricité est encore majoritairement issue des énergies fossiles comme le charbon (36,5%) ou le gaz (22,2%), d’après le Global Electricity Review 2022.
La climatisation occasionne ainsi près de 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit près de 3 fois plus que le transport aérien. Son impact sur le réchauffement climatique est donc considérable. Et le pire est malheureusement à venir. Avec la multiplication des vagues de chaleur, on estime que le parc mondial de climatiseurs doublera d’ici 2040 pour atteindre 4 milliards d’appareils. Plus il fait chaud, plus on climatise, plus la planète se réchauffe…
Par ailleurs, d’après une étude publiée en 2020, la chaleur directe générée par le fonctionnement des systèmes de climatisation pendant un épisode caniculaire contribue également à réchauffer l’air ambiant d’une ville comme Paris d’un ou deux degrés, voire davantage.
La climatisation pollue-t-elle plus que le chauffage ?
Pour le moment, on consomme encore bien plus d’énergie pour se chauffer que pour se climatiser. En France, le chauffage demeure de loin le premier poste émetteur de CO2 des bâtiments résidentiels. Mais à l’échelle mondiale, les courbes pourraient bientôt s’inverser. À défaut de réussir à produire davantage d’électricité d’origine renouvelable, la climatisation pourraient bien devenir plus polluante que le chauffage d’ici quelques années.
Comment limiter la facture énergétique de votre système de climatisation ?
Si le recours à la climatisation peut poser problème d’un point de vue environnemental, nous ne sommes pas pour autant condamnés à rôtir dans nos intérieurs en attendant le retour de l’automne. Il existe des solutions pour se climatiser en limitant les frais pour la planète. Retrouvez ci-dessous les bonnes pratiques pour réduire la consommation d’électricité de votre climatisation.
Choisissez un climatiseur efficace et économe en énergie
Tous les climatiseurs n’affichent pas les mêmes performances. À consommation d’énergie égale, la quantité d’air frais généré peut varier du simple au triple d’un appareil à l’autre. On distingue deux grandes familles de climatiseurs dont l’impact environnemental n’est pas le même :
- Les climatiseurs monoblocs : comme leur nom l’indique, ces climatiseurs sont composés d’une seule unité placée à l’intérieur du logement. Leur fonctionnement produit de l’air chaud qui doit être évacué vers l’extérieur via un conduit d’évacuation passant par une porte ou une fenêtre entrouverte. Ce type d’appareil est gourmand en énergie et peu efficace, surtout pour les grands espaces. Il doit s’envisager uniquement comme une solution d’appoint.
- Les climatiseurs splits ou multisplits : ces appareils, le plus souvent réversibles, sont constitués d’une unité extérieure et d’une ou plusieurs unités intérieures qui diffusent l’air rafraîchi dans le logement. Certes plus cher à l’achat, ce type de climatiseur est bien plus performant que les appareils mobiles. Si vous en avez les moyens, privilégiez ces systèmes de climatisation dont le fonctionnement est également plus économe en énergie.
Pour choisir un climatiseur avec un impact environnemental le plus faible possible, vous pouvez également vous référer à l’étiquette énergie ou au coefficient d’efficience énergétique saisonnier, aussi appelé SEER. Ce dernier indique la puissance restituée en froid pour chaque kWh consommé. Plus le SEER d’un appareil est élevé, meilleure est sa performance.
Retrouvez ci-dessous les correspondances des classes énergétiques des climatiseurs :
SEER | Étiquette énergétique |
> à 8,5 | classe A+++ |
de 6,1 à 8,5 | classe A++ |
de 5,6 à 6,1 | classe A+ |
de 5,1 à 5,6 | classe A |
de 4,6 et 5,1 | classe B |
Prenez garde à ne pas vous laissez abuser par ce classement qui peut s’avérer trompeur, un appareil noté A faisant en réalité partie des mauvais élèves. Choisissez de préférence un modèle classé A+++ ou A++ pour bénéficier d’un appareil le plus économe possible en énergie.
Avez-vous déjà entendu parler du puits canadien ?
Aussi appelé puits provençal, le puits canadien est une technique ancestrale utilisant la géothermie pour rafraîchir un logement en utilisant pas ou peu d’énergie. Concrètement, il s’agit d’un simple conduit enterré dans lequel circule de l’air provenant de l’extérieur et rafraîchi au contact du sous-sol, dont la température reste constante toute l’année, avant d’être insufflé dans l’habitat.
Relevez la température de consigne
Un bon moyen de réduire la facture énergétique de votre climatisation et de limiter son impact environnemental est de relever la température de consigne. En effet, selon l’Ademe, en réglant le thermostat de votre appareil à 26°C contre 22°C avec une température extérieure de 30°C, vous pouvez diviser par deux la consommation d’électricité de votre climatiseur.
De manière générale, en veillant à ne pas créer un écart de température trop important entre l’intérieur et l’extérieur, vous évitez de surconsommer. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de faire tourner votre climatiseur en permanence. L’utilisation d’un thermostat connecté peut vous permettre de programmer des plages de mise en route calquées sur vos habitudes de vie.
Optez pour un abonnement d’électricité verte
En soi, le fonctionnement d’un climatiseur n’émet pas de CO2. Ce qui pose problème, comme nous l’avons vu précédemment, c’est surtout l’origine de l’électricité qui alimente votre appareil. Si cette électricité provient d’une source renouvelable, comme le solaire ou l’éolien, l’impact environnemental de votre système de climatisation s’en trouve considérablement réduit.
Chez la bellenergie, nous fournissons à nos clients une électricité d’origine 100% renouvelable et produite en France. En nous choisissant, vous profitez d’une électricité dont la production n’émet que très peu de gaz à effet de serre. C’est l’assurance de pouvoir faire tourner votre climatiseur comme bon vous semble sans contribuer au réchauffement climatique.
Cerise sur le gâteau, notre offre d’électricité verte est commercialisée à un prix du kWh inférieur à celui préconisé par les tarifs réglementés de l’électricité : une bonne raison de plus de rejoindre notre belle communauté. Pour rappel, vous pouvez changer de fournisseur à tout moment, sans intervention à votre domicile et sans frais. Découvrez nos offres !
Autre option : opter pour l’autoconsommation solaire
la bellenergie s’allie à Otovo pour vous proposer l’installation ou la location de panneaux photovoltaïques. Découvrez-en plus sur les services de notre partenaire et les avantages de l’autoconsommation solaire.
C’est peut-être le bon moment pour se lancer et éviter d’augmenter votre facture cet été lors de l’utilisation de votre climatisation. Acheter ou louer ses panneaux photovoltaïques garantis 25 ans, c’est possible et surtout c’est très simple avec notre partenaire Otovo.
5 astuces pour conserver l’air frais à l’intérieur de votre logement
Quelle que soit l’efficacité de votre climatiseur, son fonctionnement fera toujours grimper le montant de votre facture d’électricité. Il existe heureusement d’autres moyens de rafraîchir votre logement à moindre frais. Retrouvez ci-dessous nos 5 astuces pour gagner quelques degrés de fraîcheur sans clim’.
Verdissez votre intérieur et vos extérieurs
Profitez de l’incroyable pouvoir des plantes pour rafraîchir votre intérieur. Les arbres, arbustes, fougères et autres plantes vertes disposent d’une étonnante propriété. Plus l’atmosphère se réchauffe, plus ils « transpirent » pour se protéger de la chaleur. Ce faisant, ils parviennent naturellement à faire baisser la température autour d’eux. On appelle ce phénomène l’évapotranspiration. Alors n’hésitez plus, entourez-vous de plantes vertes !
Si vous disposez d’un jardin, plantez-y également un maximum d’arbres et de végétaux, de préférence peu gourmands en eau. Vous créerez ainsi une bulle d’air frais autour de votre maison et profiterez d’un peu d’ombre bienvenue.
Protégez vos fenêtres et baies vitrées du soleil
Exposés au soleil, les vitrages peuvent concentrer beaucoup de chaleur à l’intérieur de votre logement. Il est donc impératif de les protéger du rayonnement solaire. Les volets sont très efficaces mais vous pouvez aussi opter pour la pose de pare-soleil ou d’auvents. Il existe également dans le commerce des films de protection à coller sur les vitres. Ces derniers peuvent rejeter jusqu’à 75% de la chaleur du soleil. À défaut, un simple voilage peut déjà limiter les dégâts.
Fermez ou ouvrez les fenêtres au bon moment
En cas de fortes chaleurs, on peut avoir tendance à laisser ses fenêtres ouvertes toute la journée pour créer un courant d’air. Grave erreur. Pour maintenir le plus longtemps possible l’air frais à l’intérieur de l’habitat, vous devez impérativement fermer hermétiquement volets et fenêtres avant que les températures extérieures commencent à grimper, et ce dès le lever du jour.
Inversement, à partir du moment où la température est plus fraîche à l’extérieur qu’à l’intérieur, en soirée ou pendant la nuit, ouvrez tout en grand pour évacuer la chaleur accumulée en journée.
Faites circuler l’air à l’intérieur de votre logement
Évitons d’emblée tout malentendu. Non, la ventilation ne permet pas de faire baisser la température à l’intérieur du logement. En revanche, les mouvements de l’air améliorent l’évaporation de la transpiration et procurent une agréable sensation de fraîcheur. C’est toujours ça de pris. Ventilateur mobile ou ventilateur de plafond : ces appareils consomment relativement peu d’électricité et sont peu coûteux à l’achat.
Éteignez vos appareils électriques
On se doute bien que vous n’aurez pas l’appétit pour faire cuire un gigot de 7 heures en pleine canicule. Mais d’autres appareils que votre four peuvent réchauffer votre logement sans que vous y preniez garde. Un ordinateur ou même un spot lumineux produisent beaucoup plus de chaleur qu’on pourrait le croire. Éteignez-les dès que possible pour éviter de rajouter du chaud, au chaud.
Un coup de peinture contre les coups de chaud ?
Les couleurs claires réfléchissent davantage les rayons du soleil que les couleurs sombres, c’est l’effet d’albédo. Si vous le pouvez, n’hésitez donc pas à repeindre les façades ou le toit de votre maison en blanc ou en beige. C’est très efficace. Le gain thermique peut atteindre plusieurs degrés à l’intérieur de votre logement. Convaincue de l’intérêt de cette technique, la ville de New-York a déjà repeint près de 850 000 mètres carrés de toit terrasse en blanc !
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