La production d’eau chaude sanitaire via un chauffe-eau, que ce dernier fonctionne à l’électricité ou au gaz, représente une part importante des dépenses d’énergie d’un ménage, autour de 20% en moyenne (hors carburants). Si votre appareil alimente également un système de chauffage à eau, c’est bien plus encore. Baisser la température de consigne de votre chauffe-eau est donc un vrai levier pour faire de belles économies sur vos factures, à condition de respecter la réglementation en la matière. On vous explique tout.
Pourquoi est-il important de régler son chauffe-eau à la température optimale ?
Un chauffe-eau est principalement utilisé pour produire de l’eau chaude sanitaire (ECS) qui est ensuite utilisée pour la cuisine et/ou la salle de bain. Ce type d’appareil peut également alimenter des radiateurs à eau, mais pour cet usage on lui préférera souvent les capacités d’une chaudière.
À la différence d’un cumulus, un chauffe-eau ne stocke pas d’eau. Il produit de l’eau chaude à la demande et s’enclenche dès qu’on actionne un robinet d’eau chaude. Il doit donc posséder une forte capacité de chauffe pour porter l’eau à la bonne température en à peine quelques secondes.
On distingue 4 grandes familles de chauffe-eau :
- les chauffe-eau au gaz ;
- les chauffe-eau électriques ;
- les chauffe-eau thermodynamiques ;
- les chauffe-eau solaires.
Quel que soit le modèle concerné, le fonctionnement d’un chauffe-eau est très énergivore. Et c’est encore plus vrai pour un chauffe-eau électrique, dont près d’un foyer sur deux est équipé. D’après une étude menée en 2022 par l’Ademe sur la consommation électrique des ménages, un chauffe-eau représente en moyenne 19,7% de la facture électrique des Français.
Pour vous donner un ordre d’idée de l’impact que cette consommation peut avoir sur vos factures, prenons l’exemple d’un foyer de 4 personnes affichant une consommation électrique d’environ 10 000 kWh/an. Le fonctionnement de leur chauffe-eau leur coûte à peu près 500 €/an.
Et plus la température de chauffe est élevée, plus cette somme est susceptible de grimper. D’où l’importance de bien régler la température de consigne de son chauffe-eau.
Quelle est la température idéale d’un chauffe-eau électrique ?
Ne tournons pas autour du pot plus longtemps, la température de chauffe optimale d’un chauffe-eau se situe entre 50 et 60°C. Cette fourchette assez restreinte est même gravée dans la loi, plus précisément dans l’arrêté du 30 novembre 2005. Cette réglementation très officielle permet de répondre principalement à des enjeux d’hygiène et de sécurité, à savoir :
- éviter les risques de brûlure ;
- éviter le développement de bactéries ;
- réduire les dépôts calcaires.
Plus récemment, le 6 octobre 2022, le gouvernement a également inscrit cette recommandation dans son plan de sobriété énergétique en la ramenant à 55°C max pour favoriser les économies d’énergie. D’après les données du Ministère de l’écologie, régler le thermostat à 50/55°C au lieu de 60°C permettrait en effet de réduire les factures d’énergie de 31 €/an en moyenne par foyer.
Vigilance pour les gros cumulus !
Pour les gros cumulus stockant 400 litres d’eau et plus, la température minimale de chauffe n’est pas la même. Pour des raisons d’hygiène, elle a été remontée à 55°C afin d’éviter toute apparition de bactéries, même dans les recoins du ballon les plus éloignés de la résistance.
Les risques liés à une température trop élevée
Une température trop élevée, c’est-à-dire supérieure à 60°C, peut avoir de fâcheuses conséquences :
- Des risques de brûlures : d’après différentes études relatives au danger de brûlure présenté par l’eau chaude sanitaire la communauté scientifique estime qu’il faut seulement 3 secondes d’exposition à une eau portée à 60°C pour causer une brûlure du 3ème degré à un enfant. [Saut de retour à la ligne]
- Une surconsommation d’énergie : en poussant le thermostat du chauffe-eau, vous pouvez avoir l’impression d’obtenir de l’eau chaude plus vite. C’est en partie vrai, mais la quantité de kWh d’énergie utilisée pour produire l’équivalent 1 kWh d’eau chaude est aussi plus importante.[Saut de retour à la ligne]
- Un vieillissement prématuré de l’appareil : plus la température de chauffe est élevée plus les capacités du chauffe-eau seront misent à rude à l’épreuve. La durée de vie de ses composants peut s’en trouver réduite. Baisser le thermostat, c’est garder plus longtemps votre chauffe-eau.[Saut de retour à la ligne]
- Une formation excessive de tartre : avec une eau calcaire ou très calcaire, on peut observer des dépôts de tartre en quantité deux fois plus importantes à 65°C qu’à 55°C. Et un chauffe-eau entartré, c’est une chauffe-eau qui chauffe moins bien et qui consomme plus.
Les risques liés à une température trop basse
De l’autre côté de la fourchette, il ne faut pas non plus choisir une température trop basse. En deçà de 50°C (55°C pour les gros cumulus), certains problèmes peuvent survenir, comme :
- La prolifération de bactéries : au-dessus de 50°C, les bactéries comme les légionelloses, très dangereuses pour la santé, ne se multiplient plus. Elles commencent même à mourir à petit feu. C’est pour cette raison que ce seuil a été fixé pour éviter tout risque d’infection.
- Un manque de confort : tremblez frileux ! Quand elle est associée à une faible pression, une température de chauffe trop basse au niveau du chauffe-eau peut entraîner des difficultés à maintenir à la fois un débit et une température satisfaisante sous la douche.
Quelles sont les différentes méthodes pour baisser la température d’un chauffe-eau ?
En fonction du modèle et de l’âge de votre chauffe-eau, le réglage du thermostat peut se faire soit via une molette + et -, soit à l’aide d’un tournevis, soit directement sur un écran pour les modèles les plus récents. Retrouvez ci-dessous tous nos conseils pour régler votre chauffe-eau.
Ajustement du thermostat mécanique
Pour les chauffe-eau équipés d’un thermostat à réglage mécanique, on rencontre différents systèmes permettant de régler plus ou moins précisément la température de chauffe :
- le thermostat mécanique de base : il consiste en un simple pas de vis qu’on peut faire bouger dans un sens ou dans l’autre à l’aide d’un tournevis plat. Souvent dénué de graduation, ou uniquement accompagné des signes + et -, ce type de thermostat est peu précis. Pour le régler, vous devez y aller « au jugé » en considérant qu’un demi-tour dans le sens inverse des aiguilles d’une montre permet de baisser la température de chauffe d’environ 5°C en général.
- la molette manuelle : parfois accompagnée des signes + et – pour indiquer dans quel sens la tourner, d’une graduation simple allant de 1 à 5 ou d’indications de température plus précises, une molette peut se tourner sans outil, directement à la main. Plus pratique à utiliser qu’un thermostat mécanique de base, elle ne permet pas pour autant de toujours obtenir une meilleure précision. N’hésitez pas à consulter la notice de votre appareil.
Réglage du thermostat électronique
Un thermostat électronique présente deux gros avantages par rapport à un thermostat mécanique :
- il permet de régler facilement et avec précision la température souhaitée au degré ou au dixième de degré près avec un bouton ou depuis un écran tactile ;
- relié à une sonde contrôlant la température de sortie, un thermostat électronique est également plus fiable qu’un thermostat mécanique.
Quelles mesures de sécurité prendre avant de modifier la température du chauffe-eau ?
Si vous disposez d’un chauffe-eau électrique équipé d’un système mécanique se réglant avec un tournevis, coupez l’alimentation de l’appareil avant toute intervention. En cas de mauvaise manipulation, vous risqueriez de prendre un coup de jus.
Et au moindre doute, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel 😉
Comment vérifier que j’ai bien réglé mon chauffe-eau ?
Pour éviter tout risque de brûlure en cas d’erreur de manipulation, n’hésitez pas à faire une vérification post-réglage pour vous assurer que la température qui sort de vos robinets correspond bien à la température souhaitée.
Pour tester votre chauffe-eau, assurez-vous qu’il est bien en marche puis ouvrez à fond un robinet d’eau chaude dans la pièce d’eau la plus proche du chauffe-eau. Attendez ensuite quelques secondes, puis mesurez la température de sortie à l’aide d’un thermomètre.
Vous pouvez aussi vérifier « au jugé » en prenant garde de ne pas vous brûler. En principe, à 55°C on peut laisser la main sous l’eau quelques secondes risquer la brûlure.
Chauffe-eau : conseils d’utilisation et bonnes pratiques
Comme évoqué précédemment, la production d’eau chaude sanitaire représente une part importante des consommations d’énergie d’un ménage. Une part de ses dépenses pourraient pourtant souvent être évitée. L’Agence de la transition écologique estime effet qu’en moyenne, un tiers de la chaleur produite par un chauffe-eau s’évapore dans la nature.
Retrouvez ci-dessous quelques conseils pour mieux utiliser votre chauffe-eau et éviter une surconsommation d’énergie.
Entretenez régulièrement votre chauffe-eau
Avec le temps, du tarte et des impuretés peuvent se déposer sur la résistance ou dans le corps de chauffe de votre appareil. Ces dépôts peuvent altérer son fonctionnement, réduire son espérance de vie et surtout entraîner une surconsommation inutile d’énergie.
Contrairement aux chauffe-eau au gaz, un chauffe-eau électrique n’est pas soumis à un entretien annuel obligatoire. Pour autant, il est vivement conseillé de le faire nettoyer régulièrement par un professionnel, au moins une fois tous les 4 ans minimum.
Installez des réducteurs de débit
Placés à l’extrémité des robinets ou juste avant le flexible de douche, les réducteurs de débit sont d’une efficacité redoutable pour réduire votre consommation d’eau chaude à peu de frais.
En augmentant la pression, ils permettent de conserver un confort d’utilisation équivalent tout en réduisant de 30 à 50% la consommation totale d’eau. Ces petits accessoires coûtent généralement à peine quelques euros et sont faciles à mettre en place, ne vous en privez pas !
Réduisez votre consommation d’eau chaude
Moins vous utilisez d’eau chaude au quotidien, moins vous faites tourner votre chauffe-eau, plus vous faites des économies. C’est d’une logique imparable, et ce n’est pas si compliqué. L’été par exemple, avez-vous vraiment besoin d’une eau si chaude pour rincer votre vaisselle ? Est-il également nécessaire de laisser l’eau couler sous la douche quand vous vous savonnez ?
En veillant à n’utiliser de l’eau chaude que quand vous en avez vraiment besoin, vous pouvez économiser jusqu’à plusieurs dizaines d’euros par an.
Remplacez votre chauffe-eau par un modèle plus récent
Il existe aujourd’hui de nouveaux modèles de chauffe-eau affichant une efficacité énergétique
bien meilleure que celle des vieux chauffe-eau au gaz ou à l’électricité.
Les chauffe-eau thermodynamiques, par exemple, peuvent consommer jusqu’à 50% d’électricité de moins qu’un chauffe-eau classique. Comment ? En utilisant une petite pompe à chaleur qui permet de récupérer les calories de l’air ambiant afin de les utiliser pour préchauffer l’eau.
Remplacer son chauffe-eau par un modèle plus récent ou par une pompe à chaleur air-eau peut représenter un coût important, mais les économies sur vos factures seront immédiatement au rendez-vous. Pour l’installation d’un chauffe-eau solaire, vous pouvez même bénéficier d’une aide financière de l’État.
Et qu’en est-il de la température du chauffage ?
Si votre chauffe-eau ou votre chaudière alimente également un système de radiateurs à eau, vous pouvez également abaisser le thermostat du chauffage pour réduire vos consommations d’énergie.
Cette action simple fera mécaniquement baisser le montant de vos factures. Mais dans quelle proportion exactement ? Et qu’en est-il de mon confort thermique ? Vais-je devoir sortir prématurément ma collection de pull de noël pour économiser quelques euros ?
D’après les chiffres de l’ADEME, baisser de seulement 1°C le chauffage en moyenne pendant tout l’hiver permet d’économiser en moyenne 7% sur le montant total de vos factures d’énergie. Ce chiffre varie d’un foyer à l’autre en fonction de l’isolation du logement ou de sa localisation, mais l’impact d’une baisse du chauffage sur le montant de vos factures sera toujours important.
Baisser le chauffage de 1 ou 2 °C permet d’économiser jusqu’à plusieurs dizaines d’euros par hiver. Pour autant, cette méthode a ses limites. Réduire par exemple le chauffage sans distinction dans tout votre logement n’est pas forcément la meilleure chose à faire pour réduire vos dépenses sans perdre en confort. En la matière, mieux vaut parfois faire du « pièce par pièce ».
On recommande en règle générale une température minimale intérieure de 19°C. Difficile de descendre en deçà sans se mettre à grelotter. Heureusement, d’autres solutions existent pour faire des économies de chauffage sans transformer votre intérieur en chambre froide.
Baisser le chauffage oui, l’éteindre non !
À moins d’avoir une excellente isolation, il n’est pas recommandé d’éteindre complètement le chauffage pendant la nuit ou quand vous partez travailler. La température intérieure baisserait trop et vous obligerait à sur-solliciter votre chauffe-eau à l’allumage. Mieux vaut baisser le thermostat de quelques degrés plutôt que de tout éteindre. C’est plus économique et plus confortable.
5 astuces pour diminuer vos factures de chauffage sans perdre en confort thermique
Baisser le chauffage pour faire des économies sans refroidir l’ambiance, c’est possible ! Nous avons rassemblé dans les lignes qui suivent quelques astuces faciles à mettre en oeuvre pour faire baisser le montant de vos factures liées au chauffage sans perdre en confort.
Et pour faire encore plus d’économies tant en faisant du bien à la planète, n’hésitez pas à consulter notre article sur les 40 écogestes pour faire baisser votre facture d’électricité.
1 – Investissez dans des thermostats d’ambiance
Il n’est pas nécessaire de conserver une température égale partout dans votre logement à toute heure du jour et de la nuit. Inutile de garder en journée une température supérieure au 19°C recommandé dans une chambre à coucher ou de chauffer le séjour pendant la nuit. En réglant précisément la température pièce par pièce à différents moments de la journée, vous pouvez faire d’importantes économies tout en améliorant votre confort thermique.
En cela, les thermostats d’ambiance connectés peuvent s’avérer de précieux alliés pour tout programmer à l’avance. Reliés à des sondes extérieures, ils peuvent également savoir à quel moment allumer le chauffage. Certains modèles équipés de détecteur de mouvement peuvent même automatiquement baisser le chauffage d’une pièce dès que vous la quittez.
L’investissement que représentent l’achat et l’installation de thermostats d’ambiance reliés à votre système de chauffe peut être largement amorti en une ou deux saisons. La réduction des consommations peut en effet atteindre jusqu’à 25% du montant des factures.
À quelle température régler votre chauffage pendant la nuit ?
On estime qu’une température de 18°C est largement suffisante pour une chambre à coucher. Elle permet même de trouver plus facilement le sommeil. Dans un séjour, vous pouvez baisser le thermostat jusqu’à 16°C la nuit, puis le remonter à 19°C une heure ou deux avant votre réveil.
2 – Baissez la température de l’eau de chauffe au niveau du chauffe-eau
Si vous disposez d’un système de chauffage central à eau alimenté par un chauffe-eau, il est possible de réaliser d’importantes économies sur vos factures en baissant la température de chauffe. En fonction du type d’émetteur dont votre logement est équipé, il n’est pas toujours nécessaire de pousser le chauffe-eau au maximum pour bénéficier d’un confort thermique optimal.
On recommande ainsi habituellement les températures suivantes :
- radiateurs haute température : 70°C
- radiateurs moyenne température : 60°C
- radiateurs basse température : 45°C
- plancher chauffant : 35°C
- eau-chaude sanitaire : 55°C
En pratique, vous pouvez même régler le thermostat de votre chaudière quelques degrés sous ces valeurs. La montée en température sera seulement un peu plus lente. En revanche, si votre installation sert aussi à produire de l’eau de chaude sanitaire, n’abaissez pas la température de chauffe en deçà de 50-55 °C. Sous ces températures, des bactéries pourraient proliférer.
Comment baisser la température d’un chauffe-eau ou d’un cumulus ?
Avant toute chose, coupez l’alimentation. Vous pourriez prendre un coup de jus. Ensuite, soit le chauffe-eau est directement équipé d’une molette graduée ou de bouton + et -, soit vous devrez vous équiper d’un tournevis pour régler la température. Dans ce cas, il faut y aller au jugé. Étant donné que les chauffe-eaux sont généralement réglés sur 60°C, un demi-tour de vis devrait suffire à baisser la température de chauffe à 55°C, la température idéale pour un ballon d’eau chaude.
3 – Aérez régulièrement votre logement
Un air humide est par nature plus difficile à chauffer et augmente vos consommations d’énergie. En aérant régulièrement, vous abaissez le taux d’humidité à peu de frais. Il vous suffit pour cela d’aérer votre logement tous les matins en ouvrant vos fenêtres de 5 à 10 minutes, même par grand froid. Votre intérieur est ensuite plus facile à chauffer et l’air qui y circule plus sain à respirer.
4 – Nettoyez régulièrement vos radiateurs
Les radiateurs sont des nids à poussière. En les nettoyant régulièrement, vous améliorez leur fonctionnement et vous évitez le développement de bactéries et d’acariens. Votre air intérieur est plus sain et vos radiateurs chauffent mieux. Ça vaut bien un coup de chiffon de temps en temps !
5 – Faites entretenir votre système de chauffe
Que vous soyez équipé d’une chaudière au gaz, d’un poêle à bois ou d’une pompe à chaleur, ces appareils ont besoin d’être régulièrement entretenus pour éviter une surconsommation d’énergie. L’entretien annuel est même obligatoire pour les systèmes à combustion, de même qu’un ramonage régulier des conduits de cheminée pour les appareils fonctionnant au bois.
Seules les chaudières électriques sont dispensées de ces obligations. Un détartrage régulier permet toutefois de maintenir de bonnes performances dans le temps.
Et si vous changiez d’abonnement d’électricité pour faire encore plus d’économie ?
Un autre moyen de faire baisser significativement le montant de vos factures sans toucher à votre confort consiste tout simplement à changer de fournisseur d’énergie. Chez la bellenergie, nous proposerons des offres d’électricité verte avec le prix du kWh inférieur au tarif réglementé, de quoi économiser au moins quelques dizaines d’euros par hiver. Cerise sur le radiateur, notre électricité verte est 100% produite en France, tout près de chez vous.
Cela mérite bien un petit tour par une simulation de votre facture si vous passez chez la bellenergie ! 💚
