Qu’est-ce que le DPE et pourquoi est-il important ?
Définition du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE)
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est un document réglementaire. Il évalue la consommation d’énergie d’un logement et mesure ses émissions de gaz à effet de serre.
Le DPE classe le logement de A à G. La classe A désigne un logement très économe, la classe G, un logement très énergivore. Cette évaluation repose sur une méthode de calcul précise et normalisée.
Le DPE est valable 10 ans (à condition qu’il ait été réalisé après la réforme de 2021) et s’applique à tous les logements mis en vente ou en location. Il fait partie du dossier de diagnostic technique (DDT) remis aux futurs acquéreurs ou locataires dès la première visite.
Au-delà de son rôle informatif, le DPE constitue également un outil clé des politiques publiques de transition énergétique. En identifiant les logements les plus énergivores, il permet de prioriser les efforts de rénovation et de cibler les dispositifs d’aide, notamment pour les logements classés F et G.
Un DPE obligatoire pour vendre ou louer son logement
Depuis sa réforme en 2021, le DPE est devenu opposable. Cela signifie que ses résultats peuvent servir en cas de litige. Ce diagnostic est obligatoire pour toute transaction immobilière. Il s’applique aussi bien à une mise en location qu’à une vente. Il joue également un rôle clé dans l’évaluation de la valeur patrimoniale d’un bien.
Un bon classement énergétique peut faciliter la vente d’un logement. À l’inverse, une mauvaise note peut le dévaloriser. Elle peut même interdire sa location à partir de 2025 pour les logements classés F ou G. Cette interdiction s’étendra progressivement jusqu’en 2034.
Le DPE, un levier central de la rénovation énergétique en France
Le diagnostic de performance énergétique est au cœur des politiques publiques de transition énergétique. En identifiant les logements les plus énergivores, il permet de prioriser les efforts de rénovation énergétique. En particulier pour les passoires thermiques (classées F ou G).
Pourquoi le classement énergétique d’un logement est crucial
Le classement énergétique d’un logement influence plusieurs aspects :
- Sa valeur sur le marché immobilier ;
- Sa consommation réelle d’énergie ;
- Son impact environnemental ;
- L’accès à certaines aides à la rénovation énergétique (comme MaPrimeRénov’).
Un bon DPE est aussi un argument fort pour réduire les factures d’énergie et améliorer le confort thermique des occupants, un enjeu clé pour lutter contre la précarité énergétique.
Réforme du DPE 2026 : une annonce attendue qui rebat les cartes
C’est officiel : à partir du 1er janvier 2026, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) évolue. Et ce changement est loin d’être anodin. Le gouvernement modifie le coefficient de conversion de l’électricité, qui passe de 2,3 à 1,9. Le gouvernement corrige une injustice énergétique longtemps dénoncée par les acteurs du secteur. Jusqu’ici, les logements chauffés à l’électricité – pourtant alimentés en grande partie par une électricité décarbonée grâce au nucléaire – étaient pénalisés par rapport à ceux chauffés au gaz ou au fioul, pourtant bien plus émetteurs de CO₂.
Grâce à cette réforme, 850 000 logements sortiront du statut de passoire thermique. Cela représente une part importante des 5,8 millions de logements classés F ou G en France. L’objectif ? Mieux refléter la réalité du mix énergétique français. Mais aussi clarifier les priorités en matière de rénovation. Il est temps de cibler les véritables passoires thermiques, notamment celles chauffées aux énergies fossiles. Et de rétablir une forme d’équité entre les différentes solutions de chauffage.
Le DPE n’est pas juste une étiquette. Il oriente des décisions de rénovation, de vente, de location. Le rendre plus juste, c’est agir pour la transition énergétique avec cohérence.

Un soulagement pour les propriétaires… mais pas sans débats
Pour de nombreux propriétaires, notamment ceux de petits logements chauffés à l’électricité, la réforme du DPE prévue au 1er janvier 2026 représente un véritable soulagement. Ces logements étaient souvent pénalisés par l’ancien mode de calcul. Et cela, même après des travaux d’isolation ou l’installation d’équipements performants. Grâce à la réforme, ils pourront bénéficier d’un classement plus juste.
Pour certains, cela signifie la possibilité de relouer un bien aujourd’hui classé G, donc interdit à la location. Pour d’autres, c’est l’opportunité de mieux valoriser leur patrimoine, dans un marché immobilier déjà sous tension.
Cependant, cette réforme ne fait pas l’unanimité. Certains acteurs du secteur craignent qu’un meilleur classement automatique freine la dynamique de rénovation énergétique engagée ces dernières années. En effet, si un logement sort du statut de passoire thermique sans travaux, l’incitation à rénover pourrait s’affaiblir.
Nouveau DPE 2026 : Ce qui change vraiment
- Le coefficient de conversion de l’électricité passe de 2,3 à 1,9, aligné sur la moyenne européenne ;
- Les logements chauffés à l’électricité seront mieux notés s’ils disposent d’équipements performants (pompes à chaleur, radiateurs à inertie…) ;
- Environ 850 000 logements actuellement classés F ou G pourraient changer de catégorie sans travaux, selon les estimations du gouvernement.
Une étape vers plus de cohérence énergétique
Cette réforme ne résout pas tout, mais elle clarifie l’orientation que souhaite prendre l’État : favoriser les énergies bas carbone, réduire les biais réglementaires et reconstruire la confiance dans un outil (le DPE) souvent jugé opaque ou arbitraire.
Pourquoi le DPE pénalisait-il les logements chauffés à l’électricité ?
Le coefficient de conversion de l’électricité dans le DPE a pour objectif de traduire l’énergie finale consommée dans un logement en énergie primaire, en tenant compte de l’ensemble du cycle de production, de transport et de transformation.
Jusqu’à présent, ce coefficient était fixé à 2,3, ce qui désavantageait les logements chauffés à l’électricité, malgré le fait que l’électricité française soit majoritairement décarbonée grâce au nucléaire. Résultat : deux logements identiques, l’un chauffé au gaz, l’autre à l’électrique, n’obtenaient pas la même note DPE.
De nombreux propriétaires se retrouvaient avec des logements classés F ou G, dits passoires thermiques, alors même que leur consommation réelle était maîtrisée et leur impact carbone réduit. Dans certains cas, cela entraînait une interdiction progressive de mise en location, forçant certains bailleurs à vendre ou à envisager des travaux coûteux.
Cette situation allait à contre-courant des objectifs climatiques de la France. Car si l’on veut sortir des énergies fossiles, comment continuer à pénaliser un logement chauffé à l’électrique, quand l’électricité française est l’une des plus bas carbone d’Europe ?
C’est pour rétablir cet équilibre que le gouvernement a annoncé la révision du coefficient d’électricité de 2,3 à 1,9, effective au 1er janvier 2026. Une décision saluée par les acteurs de la transition énergétique, car elle corrige une anomalie de calcul qui freinait l’électrification des usages, pourtant clé dans la stratégie de décarbonation des logements.
Ce changement n’est pas qu’un ajustement technique : il marque un tournant dans la reconnaissance de l’électricité comme énergie propre.
850 000 logements bientôt reclassés : quels types de biens sont concernés ?
Mais concrètement, quels types de logements vont profiter de ce reclassement ? On vous explique.
Les logements électriques… mais bien équipés !
Attention toutefois : tous les logements chauffés à l’électrique ne seront pas « automatiquement sauvés ». La réforme ne changera rien pour les logements réellement énergivores, notamment ceux équipés de convecteurs anciens, souvent surnommés « grille-pains ». À l’inverse, les biens disposant déjà d’équipements performants (pompes à chaleur, radiateurs inertiels, bonne isolation) seront les principaux bénéficiaires du reclassement.
Les copropriétés chauffées à l’électricité : des bénéficiaires majeurs
De nombreux logements situés en copropriété, notamment dans l’ancien, sont chauffés à l’électricité. Ces logements sont parmi les principaux bénéficiaires de la réforme du DPE prévue pour janvier 2026, car :
- Ils étaient souvent pénalisés par l’ancien coefficient de conversion de l’électricité (2,3) ;
- Ils sont difficiles à rénover globalement, en raison des coûts élevés et des contraintes de décision collective entre copropriétaires.
Cependant, ce changement n’efface pas les réalités de terrain : un logement qui sort du statut de passoire thermique sur le papier peut toujours générer une facture salée, surtout en cas de chauffage électrique mal maîtrisé.

La réforme offre un répit aux propriétaires-bailleurs
Pour les propriétaires-bailleurs, cette réforme représente un véritable soulagement, notamment face aux interdictions progressives de location des logements classés G (dès 2025), F (en 2028), puis E (en 2034).
Un équilibre fragile à surveiller
Les DPE existants ne seront pas rétrogradés avec l’entrée en vigueur de la réforme de 2026. Autrement dit, aucun logement ne perdra de classe énergétique en raison du nouveau mode de calcul.
Cependant, la réforme ne constitue ni un passe-droit, ni une solution miracle. Les logements réellement énergivores, mal isolés, dotés de convecteurs anciens ou souffrant de déperditions importantes, resteront pénalisés. En clair, le nouveau DPE ne remplace pas une rénovation énergétique, il vient simplement corriger une distorsion méthodologique qui affectait injustement certains logements.
Quels impacts sur les politiques de rénovation énergétique ?
La réforme du DPE prévue pour le 1er janvier 2026 marque un tournant stratégique pour les politiques publiques de rénovation énergétique. En abaissant le coefficient de conversion de l’électricité de 2,3 à 1,9, le gouvernement rebat les cartes de l’évaluation énergétique… mais avec quels effets concrets sur l’effort de rénovation du parc immobilier français ?
Un coup d’accélérateur ou un effet de frein ?
D’un côté, cette révision du calcul du DPE est perçue comme un « rattrapage » légitime : elle met fin à une distorsion technique qui pénalisait injustement les logements chauffés à l’électricité, pourtant bien plus vertueux en matière d’empreinte carbone que ceux fonctionnant au gaz.
Si l’objectif est de cibler plus finement les logements réellement énergivores pour prioriser les aides, cette réforme change aussi la donne pour les propriétaires. Ces derniers pourraient être moins incités à entreprendre des travaux de rénovation, notamment sur les petites surfaces chauffées à l’électrique qui bénéficieront d’un meilleur classement sans effort. Le risque : un ralentissement temporaire des rénovations, au moins dans certaines catégories de logements, là où la contrainte réglementaire perdait de son urgence.
Mieux cibler les efforts grâce à un DPE plus juste
Mais cette évolution n’a pas pour vocation de freiner la dynamique de transition énergétique. Au contraire, en corrigeant un biais historique du DPE, elle vise à mieux orienter les politiques d’aide comme MaPrimeRénov’, en concentrant les efforts sur les logements chauffés aux énergies fossiles. Cette précision accrue est aussi une opportunité pour renforcer la performance globale des rénovations, en évitant de subventionner des logements peu prioritaires.
Le gouvernement assume cette nouvelle stratégie : plutôt que de contraindre tous les propriétaires au même rythme, il s’agit désormais de valoriser les solutions bas carbone tout en continuant à accompagner les ménages modestes.
Une cohérence énergétique… et fiscale encore à construire
Reste un paradoxe de taille : le gaz naturel conserve un coefficient de 1, plus avantageux que l’électricité même après réforme. Cette incohérence pourrait continuer à brouiller les signaux envoyés aux ménages et aux professionnels. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, plaide d’ailleurs pour une meilleure cohérence fiscale entre le gaz et l’électricité.
Une réforme de réalignement, pas un renoncement
La réforme du DPE ne remet pas en cause la nécessité de rénover, elle en redéfinit simplement les priorités. En allégeant la pression sur certains propriétaires, elle leur offre une fenêtre de respiration réglementaire, sans pour autant les exempter de toute action. Car les aides, ciblées plus finement, devraient continuer à jouer un rôle clé dans l’atteinte des objectifs de neutralité carbone.
Conclusion : Faut-il refaire son DPE ?
Pas besoin de vous précipiter. Si votre logement est concerné par la réforme du DPE prévue au 1er janvier 2026, aucune démarche payante n’est nécessaire pour bénéficier du nouveau calcul.
Comme lors du correctif de 2024 (concernant les ballons d’eau chaude dans les logements de moins de 40 m²), l’administration prévoit un recalcul automatique via le logiciel national du DPE. Un simulateur en ligne sera mis à disposition par l’ADEME après la publication de l’arrêté attendu en septembre 2025, et vous pourrez télécharger gratuitement une attestation à partir du numéro à 13 chiffres de votre DPE actuel.
À noter : seuls les diagnostics réalisés avant juillet 2021 (ancienne méthode) ou comportant des erreurs manifestes nécessitent un nouveau passage de diagnostiqueur.